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Laziness and Curiosity [~Acedia~]

Garm
Garm
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Feuille de personnage
Âge: 19 ans.
Entrave: La Curiosité.
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MessageSujet: Laziness and Curiosity [~Acedia~] Laziness and Curiosity [~Acedia~] EmptyVen 9 Nov - 17:31

Journal de Garm
The Mímir's Foutain

«  […] Alors que le Lion d'or et de lumière commençait à décliner dans le ciel qui s'assombrissait, je me suis rendus à la bibliothèque de l'école, en quête d'un manuel de botanique, dont le savoir qu'il contiendrait manqué à mon antre de connaissance. Rien ne m'assure que je puisse trouver les renseignements que je désire en ces lieux, mais, il y a, dans un coin de mon esprit, une petite voix, sans doute celle de la Déesse de la Curiosité habitant mon âme, qui murmure que, parmi ce dédale littéraire, je pourrais bien trouver les lumières dont je suis en quête. Mes propres manuels de botanique ne me renseigne pas suffisamment sur l'Argousier. En tout cas, ils ne m'apprennent pas ce que je désire savoir. L'argousier est une plante contenant de nombreuses vitamines, spécialement des vitamines C, qui pourrait être extraite pour créer un stimulant contre la fatigue entièrement naturelle, sans aucun dommage collatéral sur l'organisme. J'imaginais donner à ce remède la forme de sirop, ou de jus, qui puisse être aisément ingéré. Ne me manque que le procédé chimique qui me permettrais de mener à bien ce projet. D'après mes notes, la distillation ne marche pas, et la fadeur du liquide en résultant n'a d'égal que son inutilité... Ainsi, j'ai parcouru les rayons de la bibliothèque, l'oeil particulièrement vif. Combien de temps ai-je passé à chercher parmi les nombreux manuels qu'Espérance mettait à disposition de ses citoyens? Comme à mon habitude lorsque mon âme est engrenée dans une quête de recherche, la notion du temps m'a échappé, et ce fut à la lueur blafarde des quelques lumières électriques que je dû perpétrais mes fouilles en ce temple d'encre et de papier. Trois manuels, deux traitant de la chimie et le dernier de botanique, furent tyranniquement tiré de leurs emplacements pour me suivre. Je pris le chemin de la sortie, fuyant désormais l'endroit désert pour étudier paisiblement en mon foyer. Désert?... Pas véritablement. Entre deux rangés d'étagère, une silhouette humaine ne parvient à échapper aux deux onyx de mon regard... Une jeune femme, dont les traits du visage se marquèrent rapidement dans mon esprit. Elle devait m'être connus, d'une manière ou d'une autre. Je n'oubliais jamais un visage, et celui-ci, je l'avais rencontré auparavant. Rencontré, ou tout simplement observé... Le glissement de mes yeux sur son corps ne dura que quelques secondes, et je quittais l'éclairage agressif chassant l'obscurité entre les murs de la bibliothèque pour m'engouffrer dans les ténèbres de la nuit. Mon avis ne changerait jamais, la danse des flammes de bougie, ou le ballet du foyer d'une cheminée était bien plus agréable et confortable que la férocité de la lumière naissant des travaux de Thomas Edison... les ombres qu'instauraient la Lune leurs prévalaient même à mon goût...

[…]

Je referme le dernier des trois livres qui ont été empruntés en début de soirée à la bibliothèque. La nuit est avancée, et mes recherches sont infructueuses. Je n'ai toujours aucune idée de comment parvenir à extraire les vertus vitalisante de l'Argousier pour en faire un remède contre l'acédie, et mieux encore, contre le sommeil. Affaiblir la puissance de l'envoutement des bras de Morphée, affaiblir la mélodie tentatrice de sa voix, et pouvoir résister à son charme, voilà le véritable but de cette expérience. Le temps que je ne serais plus contraint à passer à me reposer pourrait être utilisé pour mes recherches, le consacrer à une autre déesse, celle qui m'a choisit comme représentant. Mais rien n'aboutis, et je ne suis pas capable de résister aux avances de la charmeuse de la nuit. Ainsi, je note les dernières lignes de la journée dans ce journal, et je m'empresserais de souffler chacune des bougies allumées... Ne me manqueras alors plus qu'à dévoiler le miroir qui fait front à ma couchette, pour m'aventurer à nouveau dans le Reflet.
[…]

Un bref passage à la bibliothèque. Munis des trois livres que j'ai empruntés la veille, je me suis à nouveau rendus dans cette mine de savoir. Le documentaliste n'étant pas présent à l'accueil de l'établissement, j'ai donc entrepris de le chercher à travers le rayonnage et les boulevards de papier. Comme à l'habitude, les boulevards en question avait d'avantage l'allure de grands chemins bordés d'habitations abandonnées semblables aux clichés des villages désertés dans les représentations modernes de l'Ouest des États-Unis d'Amérique, à l'époque des cow-boys et des truands. Cependant, dans ce village en apparence désertique, il semblerait qu'une jeune femme persister, et curieusement, je l'imagine derrière un comptoir, à servir la soif insatiable des quelques hommes bourrus et bien porté sur l'alcool... Elle était déjà là hier, à ce même emplacement, et, je pense même pouvoir affirmer qu'elle se trouvait exactement dans une position identique... Dans mon esprit, c'était comme-ci elle n'avait pas bougé d'un pouce depuis près de vingt-quatre heures. Mais cela doit être une étourderie de mon esprit... Et quelle importance cela peut bien avoir avec mes recherches? Revenons-en au documentaliste disparus donc....
[…]

Alors que je flânais dans les rues après m'être réapprovisionner en pain, le visage de la jeune femme à la bibliothèque m'est revenu à la mémoire, sans aucune explication rationnelle. Ou, en tout cas, la seule que je puisse voir est qu'elle soit parvenue à piquer ma curiosité, ce qui pourrait se révéler fort fâcheux si cela s'avérait être véritable. Inexplicablement, en revoyant mentalement les traits de son visage, la lettre "A" se marque au fer rouge sur son front... j'ai alors coupé court à ma vaine balade pour retourner au sein de mon sanctuaire, dans cette maisonnette enfantine où se terrent les ténèbres de la voracité de ma Curiosité, celle-là même prenant tantôt l'apparence d'une ravissante Déesse, tantôt le visage ingrat d'un démon. Déposant négligemment les baguettes achetées précédemment au boulanger, les jetant presque, sur le premier meuble qui se dressait sur mon chemin, mes pas me guidèrent rapidement dans mon bureau, où j'ouvris un tiroir afin d'y piocher tous les dossiers commençant par "A"... C'était là chacune des informations, parfois bien maigre, que j'avais pu collecter sur les résidents d'Espérance. Le premier d'entre eux concernait Aaron, un jeune américain de treize ans démunis de ses jambes. Quelques autres points le concernant salissent le blanc de la feuille par le noir de l'encre, mais il n'était en aucun cas l'âme que je cherchais. Le second dossier lui succédas alors... Acedia. Oui, c'est elle. La brève description physique la concernant lui correspond à la perfection... Acedia... l'incarnation même de la Paresse. Assoiffé, je me suis désaltéré avec les quelques informations qui concernaient cette jeune femme... Elle aide occasionnellement à la bibliothèque, il n'est alors pas surprenant que je la retrouve régulièrement en ces lieux... Mais je n'aurais sans doute pas dû relire sa fiche, voilà que mon intérêt pour elle semble véritablement s'éveiller. Oui, je n'aurais sans doute pas dû...

[…]

Le soleil se lève pour un jour nouveau sur Espérance. Alors que les premières lueurs de l'astre de chaleur inondait l'épiderme de mon corps, l'idée que, en cherchant, malgré mon peu de compétence dans le domaine, du côté des méthodes culinaires m'est venu comme une illumination. Je pourrais alors peut-être trouver une méthode qui me permettrais d'extraire les propriétés énergisantes de l'Argousier. Je me rendrais de nouveau à la bibliothèque dans la journée... cela fait deux jours maintenant que je n'y ai pas remis les pieds. J'y passerais certainement l'après-midi, afin d'avoir le temps de fouiner un maximum entre les pages des différents écrits de cuisine. […] »

~~~


__La mer recouvrant l'étendue du petit village s'assombrissait, dévoilant le scintillement des bijoux, des pièces et des trésors tombés dans les abîmes suite aux naufrages des quelques navires qui l'avaient parcouru. Il devait être près de vingt-heure, et, en l'hiver naissant, la terre revêtait bien tôt son manteau de nuit, bien plus tôt qu'en période estivale. Mais cela importait peu à Garm qui, lui, nageait dans ce calme océan de lumière pâle, dont certaines lampes, en clignotant à intervalle régulier, provoquaient une légère houle qui le berçait dans ces lectures. Les deux pierres noires de son regard glissaient sur les lignes des formules du grimoire qu'il avait déniché. Il s'abreuvait, avec une curiosité étonnante, des recettes qu'il pouvait lire, prenant note sur le petit carnet dont il ne se séparait jamais, des incantations et des directives à suivre pour transformer quelques petits ingrédients en délicieuses sucreries. Des gâteaux secs, des fruits confis, des pommes d'amour... des pommes dans lesquelles il pouvait croquer autant qu'il le voulait, sans craindre qu'elle soit tombée entre les doigts griffus d'une sorcière maléfique qui l'aurait empoisonné. Argousier. La mine de son crayon, en scribe fidèle et silencieux, suivait la dictée de son poignet, afin de transcrire sur le papier des notes qu'il craignait d'oublier, et qui pourrait mettre à mal ses prochaines tentatives de sorcelleries culinaires. Extraction du jus. Ses lèvres s'étiraient en un fin sourire d'envie, et ses yeux s'illuminait d'un éclat de gourmandise indéniable. Comme il rêvait de croquer dans l'un des fruits issue de cette magie. Sa tête virevoltas d'un coup, en apercevant le mot "crêpes" dans un coin haut de page. Il fit claquer les pages du livre de recette d'une manière qu'elles en devenaient aussi gracieuses que les ailes d'un papillon. Oui, c'était bien une nouvelle recette de crêpes... Une recette qu'il devait s'empresser de goûter. En espérant que sa maladresse de rendre pas ces délices immondes. Son esprit se perdait dans un univers de gourmandise, dont le ciel était couvert de nuage de sucre, pleurant des larmes de chocolats. Couper en plusieurs morceaux. Et le voilà qui était pris d'une envie folle de pain au chocolat, dont la peau croustillante serait encore tiédie par la chaleur du four où il reposait quelques secondes auparavant. Un pain au chocolat encore chaud... Ou bien était-ce d'un pain au raisin qu'il avait d'avantage envie? Pressoir. Il était désormais en possessions des joyaux qu'il convoitait en naviguant jusqu'à cette île au trésor. Il ne lui manquait plus qu'à remonter à bord de son navire, et laisser les flots le ramener à la terre ferme, chez lui.

__Garm refermas alors doucement le bouquin qu'il avait fini d'explorer, afin de le déposer à sa place, parmi les amis littéraires de celui qu'il avait dérangé. Cherchant la sortie dans ce labyrinthe de papier de livre et de bois d'étagère, il croisait discrètement les doigts pour ne pas tomber sur le Minotaure gardien des lieux, et, si cela venait à venir, que le monstre ne serait pas aussi effrayant et méchant que son cousin de Crêtes, qui dévorait, tous les neufs ans, sept jeunes hommes et sept jeunes filles. Il en venait presque à trembler rien qu'à l'idée de pouvoir se retrouver face à un être mi-homme mi-taureau, qui aurait pus faire qu'une bouchée de son corps. Un calme, presque pesant et inquiétant, régnait sur le temple... soit la créature se faisait discrète pour mieux le traquer, soit il se retrouvait seul. Les doigts de son autre main se croisèrent pour que la situation relève de la seconde situation. Une forme humaine, à une table. Il fit un bond sur lui-même en l'apercevant entre deux murs. Acedia. Les battements de son coeur se calmèrent alors qu'il observait la demoiselle, endormis. Elle devrait faire plus attention, le monstre pourrait profiter du sort de sommeil dont elle semblait être la proie. Toujours le même endroit. Les yeux de la jeune femme était clos, ses bras retenant un livre qu'elle semblait lire avant de succomber aux diableries obscures de Morphée. Elle n'avait pas bougé. Garm s'avançait alors vers elle, ne pouvant la laisser dans une situation aussi critique que celle-ci. Elle ne pouvait pas rester seule ainsi, surtout pas endormie... cependant, comment lui dire qu'elle courait un grave danger. Il ne fallait pas l'inquiéter, la préservé de la Vérité. Trouver un prétexte, pour la réveiller... On reconnaît bien là la légendaire paresse. Garm arrivas lentement à sa hauteur, et, timidement, du bout de ses doigts longs et fins, il appuya à plusieurs reprises sur son épaule, ses lèvres approchant les oreilles de la jeune femme, dissimulé derrière ses cheveux, murmurant... afin de la tirer lentement, précautionneusement, du sommeil.

« Je... Excusez-moi, mademoiselle... »

__Il fit alors un pas en arrière, laissant d'avantage d'espace à la jeune femme afin qu'elle ne se sente pas agresser dès son réveil. Il cherchait son regard, se penchant en avant, sur la droite, lui offrant un doux sourire lorsqu'il parvint à le capter... Il est temps de faire ta connaissance, Acedia.
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MessageSujet: Re: Laziness and Curiosity [~Acedia~] Laziness and Curiosity [~Acedia~] EmptyVen 9 Nov - 22:44




Il existe dans ce monde, quelque chose que personne n’a encore vu. Quelque chose de très doux et sucré. Peut être que, si ça pouvait être vu, tout le monde voudrais se battre pour. C’est pourquoi personne ne l’a encore jamais vu. Le monde l’a caché afin que personne ne puisse mettre les mains dessus facilement. Cependant, un jour, quelqu’un le trouvera. La personne qui le mérite le plus la trouvera avec certitude. C’est juste ainsi.


Le même livre. La même place. La même position. Et quand elle rouvrait les yeux, le ciel bleu devenait enneigé. La fougue des déesses célestes éclairant la terre de leur chaleur divine se dissipait pour laisser à la nature, le droit de laisser leurs larmes gelées se déverser sur l’herbe verte des prés. L’or et la pluie, trésors de l’automne, laissaient place à la froideur de l’hiver qui venait bercer sa peau de porcelaine, et c’est les yeux fermé, qu’elle voyait défiler le temps, ne sentant que le temps qui passe à travers l’état pitoyable de son corps, la table qui lui servait de support devenant de plus en plus froide, ainsi que sa peau. Une fleur fanée par le temps, et qui pourtant n’en as pas conscience, continuant de s’épanouir alors que ses pétales sont déjà en train de faner, rongées par une maladie incurable, comme rouillées par la flemme qui les consume doucement alors que cette douce plante n’a pas conscience de cette réalité qui la brise. Non, la jeune femme n’a pas conscience que cette flemme qui l’habite, la consume tout autant que son amour pour cette douce fleur exotique dont les charmes n’égalent que la cruauté de la vie, cette fleur qui n’égale que le rêve, et qui pourrait détrôner sans aucuns mal, cette Vénus que tout le monde envie.

Mais il fallait avouer qu’une autre déesse tentait depuis toujours la jeune femme. Depuis toujours ? Non. Elle avait en ses souvenirs, des temps où la joie régnait en son cœur, et que ne rien faire la répugnait. Il était un temps où son corps n’était pas couvert de rouille, tel les protecteurs de ce château qui régnait en mettre dans le ciel, protégeant le sommeil de sa reine. Il y avait un temps où, vagabondant joyeusement, elle se laissait aller à quelques folies qu’aujourd’hui, la simple idée n’était venue effleurer l’esprit vide de cette coquille. Toutes espérances l’avaient quittée depuis fort longtemps, la laissant comme cadavre. Mais il lui était donné, pour tous cadeaux, un don. Celui de ne pas exister aux yeux du monde. Celui d’être indéfiniment invisible à son prochain, laissant dans son regard vide, une trace amère, mais reconnaissante. La jeune femme elle-même, reconnaissait ne plus avoir vraiment sa place ici. Et pourtant ce don précieux lui permettait une chose. Une malédiction pour certain. Un cadeau des cieux pour d’autres. Un voyage qu’elle ne contrôlait pas.

Et dans l’azur de ses yeux, se déversait le temps. Elle dont les battements de sa mécanique déréglée échappait au contrôle de la vie qui changeait autours d’elle sans que jamais, elle ne se relève pour admirer le paysage qui change trop vite, beaucoup trop vite pour elle. Un clignement d’yeux. Le paysage change. Combien de temps avait-elle dormis ? Toute la journée, sans aucuns doutes, si ce n’est plus. Piégée dans un corps sans vie, le temps ne défilant plus pour votre personne, les jours deviennent nuits, les nuits deviennent jours. Les jours deviennent semaines, puis mois, puis années, sans que l’âme n’y prête gare. Jamais, la jeune femme ne s’était demandé pourquoi tout cela. Et pourtant, elle connaissait la réponse, qui lui semblait évidente. D’elle-même, elle avait abandonné le temps. Pourquoi ? Il lui semblait connaitre la réponse au fond de son cœur. Mais, chercher à la trouver ne mènerais à rien, et utiliserais trop d’énergie inutile, pour une quête perdue. Pourquoi chercher si cela ne mène à rien ? L’acédie avait corrompue son âme, depuis son arrivée, depuis qu’elle avait abandonné son avant. Et pourtant, cette vie lui convenait. Voir le temps défiler, ne jamais interférer, et finalement, se fondre dans le paysage, comme un fantôme dont le murmure n’avait d’égal que le tendre soupir du vent. Son teint pâle se fondant à merveille dans les caprices de cette lumière divine que nous offrait l’azur du ciel. Sa présence, une simple brise fraîche et pâle, un soupir de l’océan qui jamais plus ne retentira, dès lors qu’elle était passée. Son corps rouillé n’était que le vestige d’un temps que jamais elle n’avait vécu. Pourtant, cette écorce de rouille se répandait, invisible, au cœur de son être comme une mauvaise maladie.

Et quel est son mal ? Quel est ce don, dont l’évocation à fait naître à vous, qui lisez ces lignes, une interrogation qui vous porterais sur cet être, que pourtant, vous croisez tous les jours, et à qui jamais, vous n’avez adressé la douceur d’un regard ? Ne semble-t-elle pas venue d’un autre temps ? Ne semble-t-elle pas échapper au temps, cette gamine aux cheveux mal coupés ?

Et c’est là le mal qui ronge se corps qui parait sans vie. Sans vie, oui, car sans rêves et sans espoirs. Les rêves de cette demoiselle ne sont teintés que de noirs. Jamais la couleur des songes n’était venue colorier les nuits de la demoiselle qui n’avait plus rêvé depuis son arrivée. Et son mal, c’est sans aucuns doutes sa paresse qui la vide de vie et d’espoirs, de sourires et de joies, laissant derrière elle, un corps rouillé, vide de temps. Un don qui la ronge, laissant derrière lui le poids de sa malédiction. Les voyages temporels. Il suffisait pour cela que la belle ferme ses yeux pour se retrouver dans un autre temps, plus ou moins lointain, la laissant lourde et épuisée bien plus qu’à son arrivée dans les bras tendres de Morphée. Mais ce n’était pas là le seul mal qui la touchait lors de ces voyages, non. Son corps se périssait lentement, alors que le manque d’activité physique se faisait ressentir, laissant la voyageuse immobile, incapable de se lever, ses membres engourdis de sommeil, tel la pierre se rependant sur sa porcelaine, comme ce compte pour enfant que la jeune femme lisait. C’était un prix à payer. Mais pour quoi ? Pour perdre un temps que jamais elle ne revivra. Perdre ces soleils et ces douces brises océaniques. Perdre les tendres sourires de Blanches, les caresses de Biga. Perdre toutes ces journées illuminées, en fermant les yeux. Attendre que le temps passe, et nous transporte ailleurs.

Et ce fut le cas, ces derniers jours. La bibliothèque, une fontaine de connaissances. Un lieu calme et obscur où règne le silence et la tranquillité. Là, ces pas lents et paresseux la menèrent dans une allée, non loin de l’entrée et pourtant sombre et tranquille où se trouvait une table, parfaite pour se reposer un instant. La jeune russe y déposa un bouquin de contes pour enfants récemment emprunté, le premier qui passa sous les longs et fins doigts blancs de la jeune femme : « Le tunnel. » Ironie. Comment un livre, pourrait aussi bien raconter la vie de la jeune femme ? Un petit livre. De douze pages seulement. Et pourtant, ces paupières se fermèrent doucement, sa tête se reposant au creux de ses bras, laissant le livre ouvert à la page lu. Les fleurs deviennent flocons. La brise se fait glacée.

Et les jours passent, lentement, mais toujours tellement rapidement, comparés aux battements du cœur d’Acedia. Toujours trop vite. Et son monde disparaissait, se fanant de plus en plus autours d’elle, elle qui ne bougeait plus. Et les jours passent, lentement, mais toujours tellement rapidement. Et la nuit tombe, glacée, et la princesse endormie, ne se réveille que pour constater, qu’il n’est pas bon d’être levée. Alors les yeux se ferment, et le voyage reprend sa course, décalée, fatiguée. Affamée. Combien de nuit à-t-elle admirée, constatant que la bibliothèque était fermée, la laissant pour prisonnière de cet endroit glacé ? La lune changeait en silence, observant cet enfant qui l’observait. Alors les yeux se ferment, et le voyage reprend sa course… Et le froid prend son corps. Et la faim prend son corps. Et elle n’ouvre plus les yeux. Immobile. Silencieuse. Et elle n’existe pas. Pas plus qu’un autre jour… et au fond de son esprit, la belle prie, pour qu’une fois dans sa vie, on remarque son être qui se décompose au fil des nuits. Son corps immobile se fond dans la roche, se fond dans le meuble, ne bouge plus. Combien de temps ? Deux ? Trois ? Oui, ça doit être ça. Mais son voyage continue toujours, ne laissant derrière lui que de légères traces de rouilles invisibles, sur la porcelaine gelée de notre poupée russe. Ces yeux restent clos, comme pris par la glace, scellés dans un étrange sommeil, un voyage qui lui semble court, et pourtant sans fin. Et rien de bouge, son souffle est doux, presque inexistant, discret, tendre, mais faible. Et pourtant, la belle entend. Comme un soupir effrayé, des pas un peu pressés… Mais rien en son être ne bouge, discrète.

Et pourtant… Un regard se pose sur elle. Glisse comme une caresse. Mais ça, elle ne peut le sentir… Et pourtant… Le son d’un soupir, soulevant doucement ces cheveux, comme en une tendre brise chaude d’été, venue pour la tirer du monde qui se devrait être peuplé de songes… Le son d’une voix, comme un cadeau du ciel, qui lui emplie l’esprit. Une douce demande qui lui était adressé, comme une prière, une voix, comme prise d’une grande tendresse qui d’abord lui fit penser à un petit enfant, ayant peur de faire une bêtise. Et pourtant, le timbre de voix de l’inconnu était étonnamment… mature ? « Je... Excusez-moi, mademoiselle... » Et ces paupières s’ouvrirent en silence, laissant ces joyaux saphirs se plonger dans la lumière agressive de l’éclairage artificiel qui lui offrait là, un éblouissement total, ne lui laissant rien percevoir de ce qui l’entourait. La mémoire lui était vague… Où se trouvait-elle déjà ? Pourquoi avait-elle si mal, partout sur son corps qui lui semblait affreusement meurtri ? Pourquoi régnait-il en son esprit, tant de confusion et de douleurs, pourquoi sa tête lui faisait si mal, au point de retenir un gémissement, alors que son corps restait immobile, faute de pouvoir se mouvoir ? La mémoire ne lui revenait que lentement, alors que ses yeux de cristal reprenaient doucement leurs repèrent dans ce monde trop lumineux pour elle, où les ombres ne règnes que la nuit.

Et la nuit était déjà là, la lune montant doucement, le froid provoquant un frissonnement de la part de la jeune fille que le sommeil quittait lentement. Et qui ? Qui l’avait réveillée ? Ses yeux se rouvrirent, se levant doucement, sa tête ne bougeant d’un poil, trouvant sans problème les jais et le sourire de cette personne devant elle. Un instant, elle cru reconnaitre les charbons passionnés de sa Blanche… Le tendre sourire de ses lèvres amoureuses… Et ses yeux s’étaient mis à brillés de milles éclats dorés, saupoudrés d’étoiles enflammées les saphirs de la russe qui reprenait doucement ses esprits… Et le sommeil s’évapora, étouffant le voile qui séparait la jeune femme de cet homme… Cet homme ? Les étoiles s’éteignirent peut à peut ne laissant qu’un azur désespérément vides de tout espoirs et de toutes forces. Ce n’était pas Blanche, mais un jeune homme vêtu d’ombre aux cheveux de charbons qui se tenait là, lui offrant un merveilleux sourire enfantin, et qui, s’étant pris d’une petite gêne, s’était reculé après lui avoir doucement chuchoté à l’oreille sa petite demande, lui tapotant par la même occasion sur l’épaule, le tout pour la réveiller. Au creux de sa main, un petit calepin muni d’un stylo. Qui était-il ? Un nouveau venu certainement. Cependant quelques souvenirs lui revenait de l’avoir quelques fois, croisé, sur le bord de la plage ou peut être près de la confiserie, alors que la jeune femme était sur une terrasse confortablement installée, dégustant une gourmandise. Et ses yeux se plongeait dans les siens, ses azurs se reflétant comme d’inestimables joyaux, dans le regard du jeune homme qui la dévorait des yeux, comme un enfant miroiterais une sucrerie… Il l’avait trouvé.

Il existe dans ce monde, quelque chose que personne n’a encore vu. Quelque chose de très doux et sucré. Peut être que, si ça pouvait être vu, tout le monde voudrais se battre pour. C’est pourquoi personne ne l’a encore jamais vu. Le monde l’a caché afin que personne ne puisse mettre les mains dessus facilement. Cependant, un jour, quelqu’un le trouvera. La personne qui le mérite le plus la trouvera avec certitude.

C’est juste ainsi.
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MessageSujet: Re: Laziness and Curiosity [~Acedia~] Laziness and Curiosity [~Acedia~] EmptySam 10 Nov - 16:56

Journal de Garm
The Mímir's Foutain

« […] Espérance... je pense qu'en faire une description relèverait du futile. Il n'y a rien qui puisse être décrit sur du papier concernant ce village. Il n'y a aucun mot pour le présenter comme il mériterais de l'être à travers de l'encre noire comme le jais. Lamartine, Rimbaud, Baudelaire,... les plus grands poètes, même, que cet univers de terre, de ciel et de mer, ai pus porter, ne trouverais les comparaisons, les métaphores, les hyperboles, les allégories suffisamment puissantes pour chanter convenablement les louanges de cette société idéale. Car c'est là est le seul mot qui puisse lui convenir, "idéale". Les plus grands romanciers des siècles passés, leurs esprits réunit même en un seul, ne pourraient trouver de terme plus exact. Et, à l'oral même, le problème se poserait. Les plus éloquent même des démagogues, alliés aux plus fins et talentueux des artistes-peintre, ne pourrait, en utilisant l'intégralité de leurs talents, brosser le portrait de ce monde échappant à la misère, à la décrépitude, et aux souillures de l'époque dans laquelle nous vivons. Sans doute est-ce les murailles qui l'entourent qui le protège des vices et des démons de l'extérieur... Mais... n'y en a t-il pas à l'intérieur même de cette forteresse, des démons. Nous en avons tous qui vivent à l'intérieur de nous, habitant d'Espérance. Certains tente de s'affranchir des chaînes de leurs paranoïas, d'autre essaye de fuir la cage de leurs phobies... Pour ma part, je connais bien la clarté de l'obscur lumière qui a fait naître ce démon à l'intérieur de mon être. Je la connais bien, mais je dois avouer ne pas savoir d'où provient cette curiosité maladive, qui est devenu, dans ce petit village, ce que nous appelons communément notre "Entrave". Peut-être que la clé de cette énigme est tapis dans un fond de ma mémoire mystérieusement flouté avant mon éveil en ce petit havre de paix. Ou, en tout cas, en ce qui est, en apparence, un petit havre de paix. Je suis certains qu'il existe une part de noirceur dans ce bourg, et je la ferais éclater au grand jour... Mais qu'importe l'obscurité de son origine, de sa forme, je pense pouvoir affirmer que je ne trouverais jamais, au-delà de ce village, un monde aussi calme et paisible que celui-là. L'on ne sait rien de l'extérieur, peut-être qu'il ne trouve, après avoir franchis la frontière, que le chaos et la désolation, mais la déesse aux yeux étincelant de curiosité semble soucieuse de me confier cette tâche à l'avenir. Explorer le monde d'au-delà... et je lui obéirais, car elle est ma raison de vivre, car elle est ma souveraine, et qu'elle régit chaque fibre de mon corps... Alors je suivrais le chemin qu'elle trace face à moi, marchant sur le sentier qu'elle dessine pour moi, son représentant, son prophète, sans omettre de mon esprit qu'il n'y a qu'une seule arrivée. Sans omettre que le wagon dans lequel je suis confortablement installé malgré les secousses de la vie me mèneras au terminus, où je serais contraint de descendre. Sans omettre que cette Curiosité, me guideras à ma perte [...] »

~~~

__Cette curiosité n'avait rien d'une déesse. Bien qu'il s'évertuait à la voir ainsi, à la percevoir comme la sauveuse de son âme, Garm ne pouvait nier qu'elle le rongeait de l'intérieur, dévorant ses tripes et ses intestins, comme des chiens égarés pourrait ce repaitre de la chair d'une malheureuse charogne qui se trouverait sur leurs chemins infernale. Cette curiosité, elle était noire et maléfique. Et le candide voile de pureté qui entourait le corps gracieux de la divinité qu'il voyait en lui, n'était qu'un linceul de ténèbres qui cachaient les immondices du corps en vérité démoniaque. Et ce diable venait de le contraindre, de part son impitoyable tyrannie, à tirer cette jeune femme du sommeil, animé de nul autre désir que celui de satisfaire son appétit glouton... et ce soir, ce démon allait planter ses crocs dans la chair de la jeune femme qu'il avait désigné comme étant sa victime...

__L'étrange forêt de l'éternelle sagesse, la dite "Sylve d'Athiel", non loin de la royale cité d'Artalliélis, se voyait investit d'un silence qui semblait d'or, un silence que même les sifflements mélodieux des oiseaux aux plumes chatoyantes ne semblait vouloir déranger. Était-ce la clarté des pâles lumières d'étoiles, brillant dans les cieux, et guidant les pas de Garm, qui imposait ce calme-là? Cela était probable, les scintillantes du ciel était les reines de toutes choses. Ainsi, le jeune homme aux cheveux de jais marchait silencieusement, de peur de s'attirer les foudres des princesses célestes. Autour de lui, de majestueux troncs s'élevaient, semblait vouloir percer le linceul du bleu teinté de noirceur pour que leurs feuilles, prenant la forme de pages et de livres qui se révélaient être un puits sans fond de savoir, puissent librement et pleinement profiter des rayonnages du milliers de boules de lumières qui dansaient au-dessus d'eux. Ces arbres semblaient vouloir faire de cette forêt un labyrinthe, dont seul quelques érudits pourrait y vagabonder sans craindre de s'égarer. Mais le désir qui animait le jeune homme n'était aucunement de flânait en ces lieux. Il était venu s'engouffrer aussi profondément dans cette mystérieuse nature dans le seul but de pouvoir questionner l'esprit qui vivait en ces lieux escarpés. Il l'avait déjà aperçus, cette jeune femme qui protégeait cette vaste étendus verdoyante de connaissance, lors de ces cueillettes d'informations. Oui, il l'avait déjà vus, assise, seule, sur une souche, n'esquissant pas le moindre mouvement, semblant éternellement assoupis, attendant patiemment qu'un jeune elfe curieux vienne la tirer de sa léthargie, qui avait finis par la faire fondre dans ce paysage, recouvrant sa peau d'une écorce fine, sur laquelle semblait naître une mousse verdâtre qui éclairait le bois de sa peau. Et, cette créature ensommeillé, qui l'avait toujours attiré, et qui suscitait, en son fort intérieur, un intérêt indéniable, il la retrouva dans l'exact position qu'il l'avait déjà vus, des jours, des semaines, ou des années auparavant. Elle était là, les yeux toujours clos... La légende et les rumeurs parlaient de sa paresse légendaire, et que c'était à cause de ce mal qu'elle ne bougeait pas le moindre membre Des légendes qui lui auraient donné son nom, Acedia. Garm doutait des fondements de ces mythes, mais Garm doutait de tout. Le seul moyen pour être certains que ces histoires étaient fondées, c'était de lui demander précisément à elle. Mais, ce n'était pas le but de sa visite. Il désirait tout simplement lui parler, et rien d'autre. Essayer d'en apprendre plus sur elle, et de ce nourrir de ces réponses. Il avançait vers elle, faisant toujours autant attention à ne pas troubler le silence... et il appuya, deux fois, sur son épaule. Deux petites pressions de ses longs doigts d'elfes sylvestre suffirent à ce que l'atmosphère s'emplisse d'avantage de magie. Deux petites pressions seulement, accompagné d'une courte incantation, qu'il avait auparavant inscrite en alphabet de rune dans sa mémoire, prononcé au creux de son oreille, dans un murmure, pour ne pas troubler le repos des arbres millénaires. Elle finit par se mouvoir. Par s'émouvoir également. La statue d'écorce et de feuillage se dépliait, ses paupières s'ouvrant doucement pour laisser à Garm ne loisir de se plonger dans les deux profonds océans d'azur...

__Des yeux d'un bleu envoutant... un océan désireux qu'on le parcourt. Voilà maintenant que le monde entourant Garm s'effrite en un millier de lambeau, s'envolant dans le ciel nocturne qui surplombait ce paysage elfique. L'écorce des troncs d'arbre se déchirant lentement, pour remonter doucement vers l'infini du ciel. Leurs feuillages, de pages et de livres, tombaient, comme-ci le frisson de l'automne avait subitement secoué chacun des êtres sylvestres qui respiraient la tranquillité de ces lieux. Le papier se déposait sur le sol, semblable à des plumes blanches, recouvrant rapidement l'intégralité de l'herbe de jade. Ce nouveau manteau, recouvrant la terre autrefois ferme, commençait doucement à se mouvoir, créant d'abord une houle agréable dans lequel il tombas, et qui se fit furieuse au fil des secondes. Nattant des pieds pour garder la tête hors de cette mer d'écrit, la peur commençait à investir l'âme de Garm. Oui, la peur de mourir, noyé dans ce déluge de papier. Il relevait alors la tête vers les cieux, toujours aussi sombre ponctué de quelques boutons d'or, afin que son nez reste à l'air libre. Il semblerait que les veilleuses du ciel ait finis par se lamenter du sort du jeune homme... par le prendre en pitié. Ainsi, naissant des complaintes des étoiles protectrices, les lambeaux d'écorce retombèrent du ciel, tournoyant, se réunissant, jusqu'à prendre la forme d'une coque, les arbres majestueux se réincarnant en un imposant navire impérial. Le jeune homme tombé à la mer tendis les doigts, afin de saisir la corde qui le sauverais, finissant par le remonter sur le pont du bâtiment. Saisissant la barre, il regardait autour de lui, se retrouvant subitement plongé dans le rôle de capitaine de ce bateau voguant sur un océan qui semblait se calmer avec la fin des transformations spatio-temporelles. Haletant, le souffle court, Garm regardait autour de lui... Jusqu'à ce que les deux onyx de son regard glisse sur les courbes d'une sirène aux yeux envoutants, dont la couleur semblait être directement tiré des teintes de l'océan. Une sirène aux cheveux clairs... Acedia... Et une voix, qui résonnait dans sa tête... Une voix qu'il reconnut comme n'était pas celle de la créature marine qu'il pouvait observer, mais celle de la Curiosité, qui l'invitait à quitter l'imaginaire, pour redescendre dans le monde des hommes... Une voix qui l'appelait, doucement...

« Garm... Garm... »

__Mais cette voix tentatrice, cette voix douce et chaleureuse, n'appelait en vérité, qu'une infime partie de son esprit. La mélodie des paroles n'avait pour but que d'attirer l'attention de la fraction enfantine de son âme, la psychologie du manteau dans lequel il cachait sa véritable nature. Il est vrai que le navire, à bord duquel se trouvait toujours l'imaginaire débordant de son esprit d'enfant, continuait de naviguer sur quelques flots tumultueux, sur lequel il s'apprêtait certainement à vivre au rythme de quelques aventures romanesques qui feraient de lui un héros de conte et de légende. Tout comme il n'y avait rien de plus vrai que cette analogie entre la bibliothèque et la fictive Sylve d'Athiel, cette sensation de respirer l'air d'une forêt digne des récits fantastiques... Mais il y avait plus vrai que cela. Il existait plus vrai que le vrai. Et la véritable vérité, c'était que Garm n'avait rien loupé du lent réveil d'Acedia, elle, qui ouvrait doucement les paupières qu'elle venait de refermer, sans doute pour s'accoutumer à la clarté qui devait l'aveugler. Son nouveau sujet de curiosité... Elle animait un intérêt que le jeune homme ne pouvait parvenir à expliquer. Un intérêt irrationnel qui supplantait la puissance de son esprit érudit. Mais qu'importe les raisons, le jeune journaliste espérant tout simplement que la jeune femme se trouverais être à la hauteur de la curiosité qu'elle soulève en lui. Il pourrait être tout aussi intéressant de parler avec elle que de discutailler avec l'Acedia qui veillait sur le repos des arbres de la connaissance dans cette forêt fantasmagorique. Mais, étrangement, de cela, il n'en doutait pas... Pourtant, la paresse n'était en aucun cas synonyme de la sagesse. De mémoire, il lui semblait, alors qu'il pensait de lien, que dans les écrits religieux, l'acedie engendrait la curiosité... voilà peut-être ce qui pourrait expliquer cette sorte d'attrait qu'il y a entre les deux identités, même si elle, elle ne le perçoit peut-être pas.

__En tout cas, il avait remarqué le flamboiement qu'il y avait eu dans ses yeux. Était-ce d'ailleurs cette passion qui avait dévoré son regard qui avait fait naître la courte tempête dans le monde de l'imaginaire? Qu'importe, Garm avait remarqué cet incendie, et il en avait pris note. Dans un coin de son esprit, il y avait un mot, inscrit en lettre capitale « PASSION » . L'espace de quelques secondes, elle avait eu l'air heureuse, ravie, et, dans ces yeux, il avait semblé au jeune homme que c'était le bûcher du bonheur qui était en train d'y brûler. Cependant, force lui était de constater que ce bûcher s'était rapidement éteins, sous une pluie battante de « DÉCEPTION ». Une déception qui avait rendus son regard vitreux, vide de toute émotion, noyant son âme dans ce qui lui semblait être une flaque de détresse. Une pluie battante qui violentait son âme. Ce changement d'ardeur dans son regard, qui était passé des braises de l'enfer à la glace de Jotunheïm, fut rapidement analysé par le journaliste... Elle s'attendait à voir quelqu'un d'autre. Ou alors, elle avait crus, en s'extirpant des bras de Morphée suite à son murmure, reconnaître un être qu'elle appréciait. Non, autant d'étincelle de joie ne révélait pas de la simple amitié... mais de l'amour. A qui pouvait-il donc ressembler? Et qui pouvait allumer de tels sentiments dans le coeur de la jeune femme qui semblait éternellement oisive? Voilà qui pourrait être intéressant de creuser, afin d'en apprendre d'avantage sur elle, et d'inclure cette information dans le dossier qui lui était consacré...

« Je... je m'excuse à nouveau de vous déranger mademoiselle... mais... enfin... non, je vous prie d'oublier ce... non, maintenant que je vous ai réveillé, il serait totalement inconvenant de ne pas vous le demander. Je ne voudrais pas que vous pensiez que... »

__Les yeux d'onyx, qui ne cessaient de briller de milles feux, se détachèrent pour la première fois seulement des saphirs de la jeune femme. Il tourna la tête, fuyant son regard, soulignant la timidité de son être. Il effectuas quelques pas en arrière, la distance qui s'agrandissait semblé le rassurer. Il prit une profonde inspiration, fermant les yeux quelques instants, pour les rediriger vers les prunelles de la jeune femme semblant encore entre deux eaux, ceux du sommeil, et ceux de l'éveil. Son bras se tendit lentement, presque tremblant, le bout de son doigt pointant vers le livre sur lequel elle s'était endormi.

« Je... voulais seulement savoir si vous avez terminé ce livre... je dois avouer qu'il m'aurait plût de le lire dans mon lit, ce soir, avant de m'endormir... »

__Il passa furtivement sa langue sur ses lèvres asséchés par la gène, une gène qui en frôlerais presque la honte. La honte de ravir cette demoiselle au monde du sommeil et des rêves pour une chose qui semblait autant sans importance... Dans la nouvelle fuite de ces jais, son regard tombas sur une pendule, indiquant l'heure tardive qu'il se faisait...

« Et... au final, je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose de vous avoir réveillé... vous ne vous en êtes certainement pas rendu compte, mais, la nuit a finis par tomber... vous devriez retourner chez vous, et vous reposer dans un véritable lit... vous y serait bien plus à l'aise... »
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MessageSujet: Re: Laziness and Curiosity [~Acedia~] Laziness and Curiosity [~Acedia~] EmptyDim 26 Mai - 12:22

    [Ben alors les cocos, ce rp n'a pas de réponse depuis le 10 novembre dernier, qu'est-ce que je fais ? Vous voulez le continuer, il est abandonné, vous voulez une intervention de pnj pour rebooster tout ça, ... ? Vous êtes tous les deux reviendus et actifs, alors hop hop hop, j'veux une réponse !]
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MessageSujet: Re: Laziness and Curiosity [~Acedia~] Laziness and Curiosity [~Acedia~] EmptyVen 7 Juin - 11:42

L’étincelle se reteignait aussi vite qu’elle s’était enflammée de passion dans le regard de la jeune femme. Ce n’était pas là les courbes gracieuses de sa Blanche. Ce n’était pas là les yeux de biche de la demoiselle, ce n’était pas là la passion et la tendresse des charmes de son aimée. Ce n’était pas là ce teint délicatement métissé de toutes les saveurs du monde qu’elle avait sous les yeux. Ce n’était pas non plus cette voix délicatement fumée de sa douce et tendre aimée. Non, cet homme n’avait pas les charmes délicats et épicés de sa Blanche. Personne ne pouvait égaler ses grâces. Personne ne pouvait parvenir à entrer dans le cœur d’Acedia et déloger ce monstre de beauté et de féminité. Personne. La jeune femme ferma les yeux. Déception. La voix du jeune homme s’éleva dans les airs, timidement, se déposant dans les oreilles de la jeune femme, virevoltant dans les airs, délicats, hésitants… Il cherchait ses mots, cherchait ses mots afin d’atteindre la jeune femme, sa curiosité, cherchant à capter son attention :

« Je... je m'excuse à nouveau de vous déranger mademoiselle... mais... enfin... non, je vous prie d'oublier ce... non, maintenant que je vous ai réveillé, il serait totalement inconvenant de ne pas vous le demander. Je ne voudrais pas que vous pensiez que... »

Ces baffouillements en étaient presque attachant. Ces yeux, gênés, pourtant brillant tels ceux d’un enfant, se détachaient, hésitant de se plonger dans ceux de la jeune femme qui se ré-ouvraient, se reposant sur le jeune homme et ses joues rougeâtres. La mélodie du réveil continuait de s’amorcer, suivant les paroles prononcées par le jeune homme aux cheveux de corneilles, presque bafouillant sous le regard de la déesse de paresse qui s’éveillait, fleur fanée qui s’épanouissait en silence, se redressant en un craquement de quelques vertèbres fossilisées… La voix du jeune homme reprenait son cours, ses yeux courant sur la peau de la jeune femme avant de chuter vers le bouquin, bloqué sous les coudes de la jeune femme.

« Je... voulais seulement savoir si vous avez terminé ce livre... je dois avouer qu'il m'aurait plût de le lire dans mon lit, ce soir, avant de m'endormir... »

Un livre... ? L’empreinte de ce dernier s’était incrusté dans son écorce, la laissant presque comme un fossile. Ses yeux voyagent lentement, du livre ouvert, à peine au début, aux yeux du jeune homme, timide et patient… Etait-ce vraiment la raison pour laquelle il était venu la tirer de son sommeil ? Un instant de flottement, son cœur battait irrégulièrement, encore douloureux de reprendre un battement d’être vivant, et non une hibernation tacheté de paresse… Une paresse qui viendrait délicatement la détruire au fil des heures. Ses paupières se rouvraient, craquant doucement sous le poids de la pierre venue se déposer sur ces dernières, la couche de poussière certainement aussi. C’est ainsi que la jeune fille s’imaginait. Pleine de poussière. Pleine de rouille. Pleine de vieillesse. Pleine de regrets. Un regard vers le jeune homme. Gêne. Oui, c’était bien de la gêne, sur son visage. Il devait certainement se douter que la raison pour laquelle il était venu troubler le sommeil de la voyageuse semblait irréelle, futile. Surtout que le livre était à peine entamé. Ses lèvres s’étirèrent lentement en un sourire craquelé de vieillesse. Ces yeux cernés cherchaient les siens, cherchant la vraie raison de ce réveil qui devait certainement la sauver d’une fossilisation complète. Il savait bien que ces raisons étaient futiles, et pourtant, il soutenait son propos. Soupir. Il reprit, toujours aussi hésitant.

« Et... au final, je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose de vous avoir réveillé... vous ne vous en êtes certainement pas rendu compte, mais, la nuit a finis par tomber... vous devriez retourner chez vous, et vous reposer dans un véritable lit... vous y serait bien plus à l'aise... »

Les diamants bleus de la jeune russe voyagèrent alors jusqu’à l’immense horloge de la bibliothèque. L’heure lui fit écarquiller les yeux, surprise de l’heure tardive. Elle détourne alors les yeux du cadran de son ennemi et son compagnon de toujours : Le temps. Elle ferma les yeux. Impossible de rentrer à l’internat, non ? Silence. Il était évident qu’il n’était pas possible de rentrer. Un regard vers son observateur qui ne savait plus où se mettre tant la gêne semblait lui être monté aux joues. Nouveau soupir. Ce dernier, un peu inquiet. Ses lèvres se mouvaient alors, laissant s’échapper une voix à l’accent soviétique prononcé, ne la rendant que plus douce à l’oreille. « Il faut rentrer. » Une pause. Il ne fallait pas non plus trop lui en demander, sa gorge était sèche, ses lèvres gercées, sa mâchoire endormie… « Mais où.. ? L’internat est fermé maintenant. » Il était évident que la jeune russe économisait sa salive pour d’autres mots plus sensuels soufflés aux oreilles de sa douce rose. Un soupire de désespoir. Ce n’était pas la première fois que ça lui arrivait, se retrouver sans toit, sans nulle part où aller. A ces yeux, la solution paraissait simple, et pourtant, se réfugier dans les bras de ce tendre Morphée pouvait lui être fatal pour finir. La grâce de ses charmes offerts au Dieu du sommeil pouvait lui enlever toute humanité, la transformant bel et bien, cette fois, en un tas de poussière rejoignant celle qui s’épanouissait pleinement en cette bibliothèque. Les saisons allaient de nouveaux s’envoler en un instant, et bientôt une année serait passée sans qu’elle ne puisse se rendre compte de rien. Elle allait se perdre dans les méandres du sommeil, laissant les assauts des nuits sans songes, laissant le temps attaquer sa peau et son esprit… Elle allait se laisser voguer sur les flots de la nuit qui l’emmèneraient bien plus loin que le jour au lieu de s’en rapprocher… Sa tête se reposant au creux de ses bras, son soupir se transformant en désespoir, le silence se réinstalla. Un silence lourd de tristesse aux yeux d’Acedia qui se préparait à passer une nuit sans sa douce Blanche…

Un silence qui se brisa… De par l’intervention du bruit de l’estomac de la jeune femme.
Jeune femme qui devint rouge comme une pivoine.


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MessageSujet: Re: Laziness and Curiosity [~Acedia~] Laziness and Curiosity [~Acedia~] EmptyDim 9 Juin - 14:59

Journal de Garm
The Mímir's Foutain

« […]  Il me semble avoir déjà parlé des Nahash dans ce journal. Cependant, je suis à ce sujet la proie d'un certain doute, qui me pousse à rédiger à nouveau quelques lignes les concernant. Pour faire court, ils pourraient être la zone d'ombre que je m'acharne à vouloir observer dans cette petite ville idyllique. Ou, si ce n'est la zone d'ombre d'Espérance, ils n'en restent pas moins un groupuscule ombrageux, ayant l'indéniable potentiel de faire vibrer cette communauté. Mais enfin, il vient le temps de les présenter. Selon les informations que je possède, ils sont au nombre de sept, incarnant chacun l'un des péchés capitaux des doctrines chrétiennes. Nous retrouverons, au sein de ce groupe, les personnifications même de la Luxure, de la Colère, de l'Avarice, de la Paresse, de la Gourmandise, de l'Orgueil et de l'Envie. Il me reste à découvrir quel visage se cache derrière ses dénominations, ses "défauts primordiaux" au yeux d'un Dieu dont je ne reconnais la légitimité. Responsable de sabotage et de mauvais coup, dont ils tiennent le responsable des lieux comme responsable, je ne parviens à les voir autrement que comme une bande d'enfant anarchiste. La question est de savoir si ils sont véritablement néfaste? Au fond, ils défendent un but, un cause, bien que leurs méthodes ne soit pas toujours recommandable, ils ne font que chercher le bonheur. Leur bonheur. Leurs coller l'étiquette de criminel serait exagéré, cependant, je pense que, comme eux, les Nahash ne sont que le reflet dérangeant de notre société. Ils me faut apprendre d'avantage sur eux. Il me faut les connaître. Parler avec eux, m'informer, tenter d'en savoir plus. Sous les apparences d'un gamin trop curieux, insignifiant, inoffensif, ils auront certainement moins de mal à se livrer, à se confier... Pour l'instant, je ne connais qu'une seule partisane Nahash... Mais rien ne m'assure qu'elle sera prompt à répondre à mes questions... [...] »

~~~

La statue, taillé dans l'écorce d'un chêne millénaire, semblait être des plus surprises. Ses yeux, pierres précieuses de son regard fatigué, balayaient son environnement jusqu'à se poser sur une pendule, horloge moderne, messager d'un Chronos qui rythmait la vie humaine. La surprise fut visible sur ce golem de paresse, ce corps féminin encore ensommeillé, se mouvant avec une évidente difficulté. Chaque mouvement était lent, ankylosé, et les cordes même de violon vibrant dans sa gorge semblaient, elles aussi, ternes et poussiéreuses. Chaque gestes, chaque mouvements étaient un effort, source d'épuisement qui venait cerner ses yeux, créer des poches de fatigues en dessous des saphirs. Elle l'avait murmuré, lentement... Garm commençait à croire qu'il avait bien fait de la tirer de son sommeil, car elle l'avouait également, de ses lèvres gercés, qu'il fallait rentrer. La nuit avait finis par tomber, et ils étaient certainement les deux dernières personnes à errer dans cette bibliothèque aux allures de sanctuaire. Eux, et le gardien. Le gardien... il frisson vint parcourir l'échine du jeune homme puérile, naissant de cette simple pensée. Le gardien... Il fermas les yeux un instant, comme pour chasser un fantôme de son esprit, un monstre qui reviendrait certainement le terroriser lorsqu'il aura retrouver son foyer, et qu'il s'apprêterait à fermer les yeux, emmitouflé dans sa couette. Au final, l'image du protecteur des lieux fut effacer lorsque les lèvres de la demoiselle se mouvèrent à nouveau, avec cette même difficulté. Les deux billes de jais de l'adolescent firent un bond sur les aiguilles de la pendule. Des aiguilles qui ne cessait jamais leurs courses, défilant à chacune sa vitesse... Il se faisait tard. Comme elle venait de le souffler, l'internat était certainement fermé à cette heure là de la journée, ou plutôt, à cette heure là de la nuit. Les sourcils du gamin se froncèrent, marque évident de sa réflexion. Où allait-elle bien pouvoir dormir alors, si elle ne pouvait regagner sa chambre? Elle ne pouvait pas dormir ici, c'était bien trop dangereux. Tout comme il était triste qu'elle se retrouve contrainte de dormir à la belle étoile. Du profond de la gorge du jeune homme apparut un son de trompette, marquant la concentration dont il faisait preuve. Accepterait-elle de...? Oserait-il...? C'était...

Les lèvres du garçon s'entrouvraient, cherchant de l'air et du courage pour formuler sa proposition. Sa maison n'était pas bien loin, et, y retourner serait un peu comme une promenade au clair de lune. Ce serait même une promenade au clair de lune. Et puis, il ne lui semblait pas que sa demeure était repoussante, bien au contraire, il la trouvait accueillante et chaleureuse, avec cette odeur de sucrerie et de gourmandise. Il n'était pas un grand décorateur, mais il lui trouvait sa décoration fort belle. Il avait un lit confortable et douillet à l'étage, il lui céderait sa chambre pour la nuit avec plaisir. Il ne pouvait cependant se targuer d'être un bon hôte, mais, il ferait de son mieux pour combler la jeune femme, et lui rendre la vie agréable. Il n'y avait aucune raison qu'elle décline son offre n'est-ce pas? Et puis, ce n'était pas vraiment un rendez-vous, ce n'était que pour l'aider. Il n'y avait aucune connotation à ce qu'il l'invite à passer la nuit avec lui... Euh, non! Chez lui, seulement chez lui. Ses joues, au fil de ses pensées, n'avaient eu de cesse de se teinter de rouge, la tête baissé, regardant la pointe de son pied qui cognait le sol. C'était en tout bien tout honneur... il n'y avait aucune raison de se mettre dans un état pareil pour une simple invitation. Et pourtant... il avait la gorge sèche à l'idée même de formuler sa proposition. Une nouvelle inspiration, et un grognement qui vint le tirer de ses méditation. Il sursautas, s'extirpant de ses quelques secondes de réflexion qui lui avait semblait être une éternité. Ce grondement... c'était de la faim. Et, ce n'était pas son ventre qui réclamait de quoi manger. Mais c'était le sien, celui de la jeune femme. Elle rougit à son tour, alors qu'il lui répondait en un sourire. Il avait toujours de quoi grignoter dans le fond de ses poches, il trouverait certainement de quoi calmer son appétit, au moins jusqu'à ce qu'ils soient arriver chez... non, ne pas y penser pour l'heure! Il engouffra ses mains dans ses poches, à la recherche de bonbon, de gâteau, de tout et n'importe quoi... la gène avait disparus, au profit d'un équilibre agréable qui avait presque un parfum d'amicalité.

Un équilibre qui fut mise à mal par un grincement. Comme du métal caressant le sol de cette mine de savoir et d'information. Ou de la corne... un sabot peut-être. D'étranges souvenirs lui vinrent alors en mémoire. Ce n'était pas la première fois qu'il vagabondait aussi tard dans ce labyrinthe au parois de bois et de papier. Non, il c'était retrouvé maintes fois dans une situation semblable. Et fort de son expérience, il savait pertinemment ce que cela pouvait bien signifier. C'était le gardien de ces lieux. Celui qui hantait le dédale d'Espérance. Le Minotaure. L'on ne connaissait pas encore ses méthodes punitives lorsqu'il surprenait deux jeunes gens ayant dépassé le couvre-feu. Mais, en tant que cousin de la bête de Crète, il ne serait pas surprenant que celui-ci soit effroyable, aux pratiques barbares et sanguinaires. Allait-il les dévorer ? Prendrait-il le temps de les cuire auparavant ? Un frisson vint parcourir le corps du jeune homme à l'instant même où ce bruit strident avait eu lieu, les pensées défilant à une vitesse ahurissante dans son esprit. Oui, il en était certains, il s'agissait du frottement du sabot de la bête, qui avançait à pas lent, se faisant la plus discrète possible, pour approcher au plus près ses proies. C'était une technique de chasse animal très connus, utilisé notamment par les fauves. Pour survivre, ils leurs faillaient être plus rapide que le prédateur lui-même. Les jambes de la créature doivent être puissante, mais son poids doit l'handicaper, brider sa vitesse de course. Eux deux, ils étaient jeunes, plutôt fins, ils avaient une véritable chance de prendre la fuite, de battre en retraite. Il ne perdit alors pas de temps... afin d'assurer leurs survies, il ne fallait pas traîner. La moindre seconde de perdue pourrait se révéler fatale ! Il vint alors brusquement saisir la main de la jeune femme, retirant promptement les mains de ses poches. Quelques sucreries tombèrent sur le sol, une barre de céréale et quelques fins bâtonnets de caramel. Tant pis, se pencher pour les ramasser serait une erreur grossière. Il devait faire une croix sur les friandises, ainsi que sur le livre qu'il avait convoité. C'était le tribut à verser au Destin pour avoir une chance de ne pas se faire attraper. Tirant Acédia vers lui, s'élançant vers le cœur du labyrinthe, Garm vint à se demander quelle offrande il devrait faire pour qu'on lui permette de trouver la sortie, de ce qui pourrait bien être son tombeau. Tournant la tête furtivement vers la demoiselle qu'il entraînait dans sa course, et son délire puérile, il mit un doigt sur sa bouche, comme pour lui donner l'ordre de ne pas dire un mot, de garder le silence. Ses yeux étaient écarquillés, les deux jais de son regard semblait paniqué, tremblant de peur. Les traits de son visage trahissait eux aussi l'inquiétude du jeune journaliste... Une peur à l'état brute.

Il bifurquas au détour d'un nouveau couloir de livre et d'étagère, mettant fin à sa course démente. Les mains posés sur ses genoux, le dos courbé, il reprenait son souffle en essayant de se faire le plus discret possible. Calmer les palpitations de son cœur qui tambourinait dans sa poitrine. Un martèlement incessant, un tambour enivré par la crainte, qui déchirait sa peau pour rependre sa mélodie au dehors de son propre corps. Sa main droite vint quitter sa rotule pour se poser sur le côté gauche de sa poitrine, comme une caresse pour apaiser cette pompe de sang, rendus saoul d'adrénaline. Il se redressait lentement, se tournant vers la jeune femme dont il avait fait fie de l'existence l'espace de quelques secondes... Allait-elle le prendre pour un fou si il lui avoué ses craintes ? Allait-elle lui rire au nez si il lui parlait de ce monstre ? Comme un enfant hésitant à se confier, apeuré par les conséquences de ses paroles, il regardait ses pieds, les azurs de la demoiselle devenait insoutenable... Il avait honte. Honte de cette réaction, honte de cette retraite. Honte de ce qu'elle pouvait bien penser de lui... « Je suis sincèrement désolé, vraiment vraiment navré... je... voulais juste fuir... le Mino...taure... ». Il relevait la tête timidement, affichant un sourire gêné, murmurant silencieusement de nouvelles excuses...
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