| Je suis soumis, frustré par ce manque qu'elle m'impose. Le Destin est partout et bien que je me permet d’assouvir ma curiosité à chaque porte entrouverte, chaque conversation que j'écoute à travers un mur, une porte ou sur la terrasse du café, jamais je ne me permettrait de franchir la ligne, de briser le fil. Vous pouvez dire que je suis un peureux, me traiter de lâche mais c'est bien la seule chose à me faire réellement peur. Je sais rester maitre de moi-même, contrôler tout le ressentit et la honte que m'inflige cette foutue voix, intérioriser mon ressentit et ma haine. Certains m'en pensent incapable parce que je suis toujours, ou très souvent, désagréable et désobligeant, c'est vrai, c'est une sorte de défouloir mais, je dois bien l'avouer, c'est amusant de regarder ces pauvres petits êtres se débattre, se croire plus libre que les autres alors qu'ils sont tous comme moi, prisonniers d'une entité malsaine et sadique. Je suis plutôt un solitaire. Non pas que je ne veuille pas d'amis mais, encore une fois, une personne inintéressante ne m'apporterais rien alors, soit je le lui fait clairement comprendre, soit je deviens un mur. D'ailleurs, si jamais je vois quelqu'un pleurer ou en mauvaise posture, j'aurais plutôt tendance à remuer le couteau dans la plaie si j'en connais la raison, soit à faire comme tout le monde et la laisser baigner dans son chagrin et son désespoir. Chacun son tour de souffrir. Le monde est ainsi, ni rose, ni noir, seulement de ce gris monotone, triste et sans issue. Mes cheveux aussi rouges que le sang sont plus que voyant et si vous me cherchez, vous verrez certainement mais chevelure rousse traîner au café ou dans les lieux vides, lugubres ou abandonnés. |