Ah. Tu savourais le vent frais qui caressait ton visage, assis paisiblement sur un banc. Ce banc. Le banc que tu voyais tous les matins en te levant, en te baladant dans le bourg. Le banc où tu vois chaque jour des couples se tenir la main. Tu as fermé les yeux, songeur. Tu te demandais si un jour tu connaîtras ça. Cette sensation.
Ah, l'amour. Tu as peur de disparaître... N'est-ce pas un obstacle à l'amour ? As-tu peur d'accorder ta confiance ? Tu as fermé ton poing et l'a porté contre ton coeur. Tu pensais à ces mains qui se touchent, ces lèvres qui s'effleurent et ces corps qui s'entremêlent. Tu demandes ce que ça fait. Tu ne sais pas vraiment, tu n'as jamais connu ça. Tu n'as jamais eu ce déclic, ce boum dans ta poitrine. Personne n'a jamais occupé tes pensées... Ah, Eden. Tu es trop simple d'esprit. Arriveras-tu à t'attacher à quelqu'un, un jour ? Tu espères.
Et tu sais que ce n'est pas pareil qu'avec un animal. Eux, aucun problème, tu t'attaches sans difficultés. Tu leurs parles même sans te poser de questions, tu sais qu'ils te comprennent même s'ils ne peuvent pas répondre. Tu leur offres ton coeur et c'est réciproque. C'est magique. Mais les humains, non, c'est pas aussi facile. On leur donne pas une friandise pour qu'ils tombent amoureux. Ah, si Cupidon pouvait planter ses flèches plus souvent tout serait plus facile.
Ah... L'amour, c'est un sentiment qui doit être réciproque. Il doit unir deux personnes. Au final, tu le sais quand ce sera la bonne personne. Dès lors que tu croiseras son regard... Ou peut être pas en fait, tu es un peu naïf alors tu ne le verrais même pas. Pour toi c'est de bons amis mais plus que ça, plus proches, plus complices. Tu as une vision particulière mais cela te rend attachant après tout.
Tu as ré-ouvert les yeux et a inspiré profondément. Ton coeur faisait des bonds dans ta poitrine après avoir pensé à tout cela. Tu étais non loin du café alors tu avais envie d'y faire un tour. Il y avait quelques buissons fleuris, c'était agréable. Des oiseaux batifolaient, des coccinelles virevoltaient et tes cheveux se mouvaient dans le vent. C'était un bon après-midi et tu avais bien profité. Tu cueillis une fleur avant d'en arracher les pétales, chantonnant.
Puis, te voilà proche de l'établissement. Tu regardais la devanture, cela te semblait être un bon choix. Tu regardas ce qu'ils proposaient et, satisfait, tu t'assis à une table et appelas le garçon. Tu avais demandé un café. Il était un peu amer et corsé, cela éveillait tes papilles gustatives. Et tu restais là, seul, à regarder la chaise vide en face de toi.
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