Victor avait entendu parlé d'un lieu, où l'eau s’étendait à perte de vue. Victor avait entendu aussi, que cet endroit paisible, recouvert de sable fin et de cette eau cristalline, était dénué de sel. Bird lui avait raconté de bien belles histoires parlant de marins, de trésors et de sirènes. Victor est un rêveur, et aime à croire que ces comptines sont réelles surtout dans un monde pareil, où tout est si paisible, et nos rêves aussi mystiques. Il avait donc entreprit de partir voir la mer.

D'aussi loin qu'il se souvienne, il ne lui semblait pas y avoir déjà été. Il s'imaginait cette eau bleu, immobile et paisible. Il s'imaginait déjà faire la chasse aux coquillages et sentir le sable s’immisçait entre ses doigts de pieds. On lui avait parlé de coquillages où l'on entendaient les vagues lorsque l'on y tendait l'oreille, cela l'intriguait beaucoup. Il fallait qu'il récupère un maximum de ces coquillages, peut être qu'en en réunissant beaucoup, un son perceptible à l'oreille s'en dégagerait à l'unisson? Il fallait qu'il essaye.

Le jeune homme avait passé en bandoulière un sac en toile vide ou il y renfermerait tout ses trésors. Ne sachant trop comment s'habiller pour se rendre dans ce type d'endroit, il avait opté pour un pantalon léger, une chemise blanc cassé, et une paire de sandale. En fait, la même tenue qu'à l'ordinaire. Après une longue marche, il lui sembla que le vent, plus libre qu'à son habitude, soufflait en tout sens, une odeur d'iode dans ses courants. Cette sensation se fit de plus en plus forte, à chacun de ses pas. Il gravit la dernière colline, puis découvrit enfin la mer.

Victor plongea ses yeux dans tout ce bleu et s'y perdit un instant, enivré de ses couleurs, de cette ambiance toute particulière et complétement nouvelle que ses sens découvraient. Il l'aimait déjà, cette mer, elle était fascinante et envoutante, comme le feu. Mais lorsqu'il s'imagina ce à quoi pouvait bien ressembler le fond de l’océan, il se sentit frissonner, et reporta son regard vers ses bords.

C'est alors qu'il aperçu la silhouette d'une personne. le garçon s'approcha de l'eau, hésitant, et distingua alors une jeune fille, si l'on en jugeait par la longueur de ses cheveux et la finesse de sa taille. Victor songea un instant qu'il pouvait s'agir la d'une sirène, quelle chance! Vous imaginez?
Soudain piqué par la curiosité, le jeune homme fit quelques ourlets à son pantalon et entra dans l'eau. Elle lui parut gelée mais ne recula pas pour autant. Au fur et à mesure qu'il avançait, il remarqua que la demoiselle se débattait drôlement. Savait-elle nager? Était-elle en sécurité? Et lui?... L'interrogation devint angoisse: était-elle en train de se noyer? Il entreprit de l'appeler:

"Mademoiselle!"

Mais la tête de la jeune fille était à demi dans l'eau et ses appels semblaient inutiles. Victor s’inquiéta réellement, il essaya d’accélérer la cadence et nota qu'il était bien difficile de marcher quand l'eau vous arrive à la taille. Bientôt l'eau lui monta jusqu'au épaules, puis il ne sentit plus le sol sous ses pieds. Apparemment, Victor était un piètre nageur. Car il adopta tout naturellement, la nage du "petit-chien". Au début, tout allait bien, tellement préoccupé par son action héroïque, Victor maitrisa à peu près sa nage. Il arriva à niveau de la jeune fille, et là, ce fut un choc.

Elle était nue. Complètement nue! Victor se statufia alors devant ce tableau, il bégaya quelques mots incompréhensibles, avant de prendre une vague qui lui fit boire la tasse. Il reprit alors ses esprits et réalisa qu'il se trouvait au milieu d'une eau immense dont les abysses étaient sans fin, il était en présence d'une sirène nue (de toute logique, certes, il venait aussi de le réaliser), il se trouvait beaucoup trop loin du large, et ne savait pas nager. Devant une telle situation, il ne put faire qu'une chose: paniquer, et boire davantage la tasse.

Le jeune homme se noyait, une dernière gorgée d'eau, puis plus rien.
Le noir.

Spoiler:

Du sel dans la bouche. Quelle sensation désagréable... Victor se sentit dégorger toute l'eau qui obstruait ses voies respiratoires. Il se trouvait là, allongé sur le sable, trempé des pieds à la tête, se sentant relativement faible un gout d'iode prononcé dans la bouche.
Faible au point de s'imaginer des jeunes filles nues dans son sommeil...? En effet, lorsqu'il rouvrit les yeux, il tomba nez à nez sur une demoiselle qui s'obstinait à lui tripoter la poitrine. D'abord, Victor fut persuadé qu'il s'agissait là d'un rêve éveillé. Mais lorsqu'elle vint fondre ses lèvres sur les siennes la bouche en cœur il percuta qu'il ne s'agissait pas d'une illusion.

"S-Stop!"

Lança-t-il la bloquant dans son élan d'une main lancé devant lui, qui se plaqua sur... la poitrine de la jeune fille. N'y avait-il que des jeunes filles littéralement nues sur les plages? Victor retira aussitôt sa main affreusement gêné par ce geste maladroit qui était à la base, juste destiné à la faire reculer.

"J-je suis navré, je ne voulais pas v-vous toucher..."

Le pauvre ne savait plus où poser son regard, elle, ne semblait pas trouver la situation particulièrement gênante, ce qui troubla plus encore le jeune homme. Toute personne descente se rhabille dans pareille situation non? Davantage quand on est en présence du sexe opposé. L'attitude de cette fille était bien curieuse, il semblait de plus de plus persuadé qu'il devait s'agir là d'une sirène. Il en aurait eu confirmation s'il avait osé descendre son regard au dessous de son buste mais il n'en était pas question.
Mais les sirènes n'étaient elles pas censées nous emmener au fond de la mer pour nous charmer puis nous dévorer? Victor avait toujours trouvé cette fable trop barbare, peut être que certaines d'entre elles étaient gentilles, dont celle ci, qui, d'une manière certes très étrange, elle avait usé de ses charmes pour... le réveiller, et elle l'avait tout bonnement sauver de la noyade.

Victor sentit son cœur s'inonder de reconnaissance envers cette créature. Après tout, elle lui avait sauvé la vie... Il finit par se redresser s'aidant de ses poignets pour relever son buste et ajouta timidement, les yeux rivés vers le sol:

- J-je vous remercie de m'avoir sauvé... Je suis confus, vous vous êtes donnée tant de mal pour moi... Il respira profondément et brandit ses yeux dans les siens pour lui poser la question qui lui brulait tant les lèvres:

- Êtes-vous une... sirène?

- Hein ? »

Victor ne s’attendait pas vraiment à cette réponse. Comment ça « Hein ? » ça ne faisait pas très… sirène. Elle baissa ses yeux sur elle-même, il détourna le regard. Et fut d’autant plus surpris lorsque raisonna le rire cristallin de la demoiselle.

« Je suis pas une sirène ! Je suis juste une fille. En plus je nage pas bien alors je ferais honte aux sirènes je pense. »

Le jeune homme, embarrassé, davantage par sa réaction que par la stupidité de sa question, baissa les yeux et fit une moue d’enfant boudeur. Soit elle était complètement insouciante au point de faire preuve de méchanceté sans même sans rendre compte, soit elle était vraiment méchante.
C’est alors qu’elle se mit à le jauger en toute légèreté et déclara:

« Et toi, pourquoi tu vas dans l'eau si tu sais pas nager ? Tu devrais mettre une bouée ! C'est dangereux dans l'eau ! »

Victor comprit alors que la jeune fille avait l’allure et la réaction d’une enfant de 8 ans. Retard très étrange quand il s’agit d’une enfant dans le corps d’une adolescente aux formes presque adultes ! Victor bafouilla un instant, voilà qu’elle le réprimandait alors qu’elle n’avait même pas la décence de se rhabiller ! Qui des deux avaient eu le comportement le plus étrange ? Certainement pas lui !

- M-mais enfin ce n’est pas moi qui me noyais à la base ! J’ai cru que vous étiez en danger e-et j-je ne vous permets pas de me t-tutoyer de la sorte !...

Offusqué, Victor s’était relevé, et était à présent assis face à la jeune fille lui tenant tête, il détourna ensuite les yeux en posant son regard un point vers le ciel, puis ajouta :

« Et rhabillez-vous mademoiselle, ce n’est pas… ça ne se fait pas ! »

Il croisa les bras et continua à fixer le ciel, l’air boudeur.

La jeune fille fit la moue, elle croisa les bras contre sa poitrine, avant de rétorquer :

« Si je veux d’abord, méchant ! »

Puis elle lui fit volte-face et plongea dans l’eau, l’éclaboussant au passage. Le jeune homme marmonna puis tenta d’épousseter les grains de sable sur ses vêtements. Lasse, il finit par comprendre que cette tâche était vaine, et se releva. Laissant échapper un long soupir, il pointa son regard en direction de la demoiselle qui était retournée à la mer et nageait telle une noyée à la dérive.

« Décidément, elle se comporte vraiment comme une enfant… »
Il se gratta la tête, en pleine réflexion avec lui-même. Il s’était peut être montré un peu dur, il ne pensait pas l’offusquer, il avait juste… paniqué. D’aussi loin qu’il se souvienne, il n’avait jamais vu une fille nue d’aussi près. Une fille nue tout court en fait. Mais il semblait que la jeune fille se fichait éperdument de ce genre de détails. Voilà qui était pour le moins inhabituel. Lui qui associait les filles à des folles furieuses qui n’avaient qu’une envie: lui arracher vêtements, cœur, et entrailles pour mieux le dévorer… Il semblait que certaines filles, un peu enfantine, pouvait n’avoir aucune mauvaises intentions et n’avoir aucune pensée obscène face à la nudité.
Victor avança méfiant dans l’eau, se débarrassant cette fois ci de ses vêtements, ne gardant sur lui que ses sous-vêtements.

« Après tout, si cela ne la choque pas chez elle, il y a peu de raison pour qu’elle le soit de moi… » Le simple fait de se dénuder devant une personne, même aussi impudique qu’elle, le gênait beaucoup. Mais cela s’avérait nécessaire pour affronter cette mer intrépide. Il arriva à sa hauteur et lui répondit, embarrassé :

-J-je, je ne voulais pas vous vexer… Veuillez me pardonner, v-vous m’avez fait p-peur, je n’ai pas su comment réagir, e-et ma réaction a été stupide…

Il baissa les yeux, penaud, comme un enfant qui venait de se faire gronder par ses parents, puis, releva la tête, le regard plein d’espoir :

- Accepteriez-vous de m’apprendre à nager ?

"Je nage déjà pas très bien alors t'apprendre à nager... Et pis si je te fais peur, t'as qu'à pas rester là... BOUH ! » »

Elle fit une grimace secouant ses bras énergiquement pour lui faire peur. D'abord, Victor l'observa décontenancé, elle était vraiment trop différente de lui. Tout dans son attitude s'opposait à ses codes de vie. Mais après tout... c'était de ce genre de rencontre que l'on en ressortait plus riche encore non? Devant les gestes impromptus de la jeune fille, Victor ne put s’empêcher de rire. C'était nerveux. Elle se voulait effrayante, mais elle était juste ridicule. Enfin, ce n'était pas un rire moqueur, sa nudité ne le choquait plus, maintenant qu'il se rendait compte qu'il ne s'agissait là que d'une enfant.

- Tu ne me fais pas peur dans ce sens, il pouffa une dernière fois avant de se reprendre, tu semble même plutôt inoffensive... Et si monstre tu étais, je t'aurais pris pour une sirène... Il y a plus laid, non?

Il laissa sa question en suspens, lui offrit un sourire bienveillant, puis lui demanda:

- Comment t'appelles-tu?

« Ben moi, je veux pas t'apprendre à nager ! Les sirènes c'est pas des monstres ! Elles sont jolies et gentilles ! Et toi t'es qu'un méchant ! »

La jeune fille avait parlé d'un ton sec et cassant, Victor recula. Au ton haineux de sa voix, elle ne semblait pas beaucoup l’apprécier, mais le pauvre ne savait plus que faire pour se racheter. Elle retourna sur la plage et s'y assise la mine toujours boudeuse. Le jeune homme détournait toujours le regard devant sa nudité, les joues roses de gêne. Il poussa un long soupir, si long qu'il aurait pu monter jusqu'à la lune. Qu'était-il censé faire? Cet enfant ne semblait pas vouloir de sa présence, il était même choqué par ses mots et le ton si peu aimable de sa voix. Et elle ne voulait pas comprendre en quoi son impudeur le mettait mal à l'aise.
Victor retourna sur le sable, la tête baissée, la mine triste. Non, ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait réussir à établir un contact amical avec une fille. Qu'est ce qui ne tournait pas rond chez lui? Il s'assit et admit:

- Tu as sans doute raison. Je ne dois pas être quelqu'un de tout à fait normal, et de très aimable... Je... j'en suis navré, sincèrement.

Le garçon dessinait des lignes en enfonçant ses doigts dans le sable. Se demandant s'il ne ferait pas mieux de quitter ces lieux pour la laisser tranquille.

Victor sentit qu’elle l’observait. Cela le mit terriblement mal à l’aise, voulait-ce dire qu’il pouvait rester ? Elle se serait une bonne fois pour toute désintéressée de sa présence si elle ne voulait plus de lui. Elle finit par déclarer:

« T'as intérêt à plus jamais dire de mal des sirènes. »

La demoiselle ne semblait plus en colère, tout du moins, elle ne transparaissait plus dans ses propos. Victor, confus et extrêmement soulagé de constater qu’elle ne lui en voulait plus, hocha docilement de la tête, ne relevant pas l’innocence de sa déclaration.

« Mais je peux vraiment pas t'apprendre à nager. Même moi j'ai encore du mal avec ça. »

Elle semblait embêtée, peu fière même, puis elle enchaina :

« Il doit bien y avoir quelqu'un au village qui saura t'apprendre à nager. »

Le garçon se releva d’un bond et déclara encore sous l’excitation de s’être fait pardonner :

- Mais non enfin mademoiselle Camelia ! Vous nagez merveilleusement bien ! –Et le pire, c’est qu’il était sincère, il faut dire qu’il n’avait, jusqu’alors, pas le souvenir d’avoir vu une autre personne qu’elle nager- Comment aurais-je pu vous prendre pour une sirène autrement ? … Une sirène qui se noie… Certes… Mais tout de même… !

Il resta un instant perplexe sur ses dernières déclarations, il lui avait promis de ne plus dire du mal des sirènes, de ce fait, il était sans doute plus sage d’éviter le sujet. Il embraya alors sur autre chose, saisissant sa chemise, et la secouant pour qu’elle sèche plus vite :

- J-je ne connais pas d’autres nageurs e-et votre niveau me suffirait entièrement je pense… enfin, cela m’empêcherait de me noyer je pense, il esquissa un sourire penaud. Mais je ne voudrais pas vous semblez inconvenant une nouvelle fois, oubliez ma demande. Permettez ?

Il posa sur les épaules de la demoiselle sa chemise détrempée :

- V-vous risquerez d’attraper froid… Prétexta-t-il. Après un silence, et un rapide coup d’œil autour de lui: connaissez-vous d’autres manières de se divertir sur une plage qui n’impliquent pas un apprentissage trop difficile pour un ignare de mon espèce ?

« Je sais pas. J'ai jamais été à la plage. A la télé, il y a des gens qui dormaient sur la plage ou qui jouaient dans l'eau avec un ballon ou faisaient des chateaux de sable, mais j'ai pas de ballon et pas de sceau pour faire un château de sable. »

"Des châteaux de sables? cela doit être extraordinaire..." songea Victor. Mais d'après la jeune fille, ils n'avaient guère le matériel nécessaire pour tenter l’expérience. Le jeune homme soupira et regarda autour de lui. Ce décor était merveilleux mais le vent commençait à souffler au point d'en devenir désagréable, les grains de sables commencèrent à fouetter leurs corps. Les nuages commencèrent à recouvrir le ciel et quelques gouttes de pluies s’abattirent sur eux. Il n'était pas bon de rester là. Victor regroupa ses affaires puis se tourna vers Camelia et lui proposa:

- Je vais rentrer. Il hésita un moment, elle ne semblait guère l’apprécier mais il ne put s’empêcher de lui demander, dans un dernier espoir: Souhaiteriez v-vous prendre un bol de chocolat chaud e-et quelques gâteaux dans mon humble maisonnette?

voilà ^^ si tu veux continuer, je te laisse ouvrir le rp chez toi et oublie pas de me passer le lien