C’est le matin, le coq chante et réveille la jeune fille endormie. Lentement, elle émerge du sommeil sans rêve qu’elle vient tout juste de faire, et pousse les couvertures avant de se lever pour ouvrir les volets de sa chambre. Il faisait beau ce matin, et Maylin regarda un moment l’activité du matin dans son vieux tee-shirt trop grand, avant de délaisser la fenêtre et d’aller s’habiller d’un.

Elle se passa un coup d’eau sur la figure, puis regarda son reflet dans la glace. Son œil gauche était fermé. Elle l’ouvrit un instant, et constata, comme d’habitude, qu’il était d’un rouge vif. Elle mit son cache-œil, avant de se passer un coup de peigne. Les gestes habituels du matin, en fait.

Il était temps qu’elle se mette à ses corvées habituelles. Tout pour le moment était habituel. Donner les graines aux poules, à manger aux cochons, du foin aux cheveux…. Et ensuite ? Qu’allait-elle faire ? Elle ne connaissait pas encore grand monde au foyer, et sa timidité l’empêche d’aller vers les autres.

Elle resta donc un moment avec les animaux, à les regarder. La plupart ne faisait pas attention à la jeune fille, et elle s’en fichait un peu. Elle les regarder évoluer, s’amuser, tandis qu’elle s’ennuyait. Mais si elle se faisait prendre par Bird à ne rien faire, elle se doutait qu’elle n’échapperait pas à une autre corvée.

Elle laissa échapper un soupir avant de tourner les talons pour se faufiler dans la grange. Elle savait qu’il n’y avait personne, du moins la journée. La nuit, bon nombre de fêtard squattaient les lieux. Evidemment, ce n’était pas son truc. Maylin, pour le moment, recherchait juste un endroit calme pour être tranquille et réfléchir.

Elle s’installa sur le sol, contre une botte de foin, et posa sa tête dessus, fermant l’œil. Il régnait dans la grange une assez forte chaleur, et elle commençait à avoir assez chaud. Mais elle ne bougea cependant pas, savourant le calme qu’on peut savourer que trop peu souvent à la ferme, entre les animaux et les habitants du foyer.

Mais peu après son arrivée, elle entendit le bruit du bois craquer sous un poids sûrement trop lourd pour celui-ci. Quelqu’un venait troubler sa tranquillité. Elle ne trahit pas sa désapprobation et contrôlait parfaitement son visage. Il semblait serein, on aurait pu croire qu’elle dormait.

La jeune fille ouvrit l’œil, d’un coup. Comme si elle s’était réveillée alors qu’elle faisait un horrible cauchemar. Mais son cauchemar à elle ne faisait que commencer. Un garçon se tenait juste devant elle. En fait, non. Il était carrément sur elle. La jeune fille se leva d’un bon, comme si quelque chose l’avait piqué. Elle allait paniquer, elle le sentait.

Elle regarda le jeune homme, tout en sentant un cri emplir sa gorge. Si on avait été dans un dessin animé, on aurait pu la voir hurler puis avoir un dé-zoom sur la terre entière. Mais n’exagérons rien non plus.

Elle se précipita derrière un tat de foins, pour mettre un obstacle entre eux. Cela, évidemment, ne servait à rien, mais ça rassurait quelque peu la jeune fille. Elle s’adaptait aux mouvements du garçon ; s’il allait à droite, elle irait à gauche, s’il allait à gauche, elle irait à droite.

Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? pensa-t-elle. Elle voulait juste être tranquille, et voilà qu’elle doit affronter son pire cauchemar. Qu’allait-il lui arriver ? Qu’allait-il lui faire ? Une boule se forma dans son estomac. Elle était presque sur le point de pleurer, alors qu’elle détestait ça. Il fallait qu’elle parte. Le seul endroit où elle se sentait en sécurité, c’était dans sa chambre, au Foyer. Alors elle pouvait se barricader.

Cherchant toujours un endroit où se cacher, elle gardait tout de même un œil –enfin, son œil- sur le jeune homme. Il pourrait lui sauter dessus à tout moment, et là, elle devrait pouvoir fuir. Si elle réussissait à l’esquiver et lui échapper, elle aurait une petite longueur d’avance si elle courrait le plus vite possible.

Ce mal lui gâchait la vie. Elle ne pouvait pas faire un pas dans la rue sans croiser un homme, sans être pétrifiée sur place. Comment pouvait-elle vivre ainsi ? Il fallait qu’elle guérisse. Ça ne pouvait pas continuer ainsi de toute façon ; si elle passait sa vie à fuir, elle ne vivrait plus. Ce n’est pas ce qu’on appelle une vie. Le pire, c’est qu’elle ne se souvenait pas d’où lui venait ce mal. C’était sans doute à cause de ça qu’elle avait peur de tous les hommes. Mais si jamais elle arrivait à cibler sa peur sur une personne ? Peut-être qu’elle arriverait à mieux vivre. Mais ce n’est pas si simple de trouver des réponses à nos questions, surtout quand on a la mémoire éffacée…

••

• Le jeune homme l'observa. Elle s'était enfuit très rapidement. Si bien que le blondinet était resté assis par terre, fixant le vide l'air simplet. Elle s'était levée, courant derrière un tas de foin. Le temps que l'information remonte au cerveau, il n'avait pas bougé d'un pouce. C'est après qu'il lâcha un large sourire enfantin. On aurait pu le comparer à un chien remuant la queue en jouant, l'aire niais et totalement abruti. Il se releva rapidement à son tour et s'avança vers la jeune fille, forcé de constaté que, lorsqu'il se décalé un peu à droite, elle allait à gauche et vis versa. Tout d'abord il haussa un sourcil cherchant la cause. Il la trouva à peu près, se regardant. A un détail près. Il ne comprenait pas que c'était sa personne qui en était la cause.
  
  

  • « Quoi ? »

  
  
  Il s'avança à gauche cette fois. Elle allait à sa gauche, revenant au point de départ. Certains auraient été plutôt vexés... Et bien ce ne fut pas le cas de Sasha. Ses yeux pétillèrent, éclaircis soudainement.
  Elle voulait jouer? Et bien jouons. Il se stoppa, raidissant ses muscles, l'air plus sur de lui. Tout ça pour finir par faire un pas à droite, l'air plus abruti qu'au départ lâchant un "Et un pas à droite!" puis, glissa sur la gauche "Et un gauche!", il en fit en autre en arrière "Un pas en arrière!". Le tout dans un ton rythmé.
  Un seul mot pouvait qualifié la scène... Et ce mot était inexistant. Idiot, dénué de toute intelligence n'étaient pas assez fort. Il fallait avouer que Sasha s'amusait... Il répétait ainsi sa petite danse improvisée. A ce demander s'il n'était pas drogué ou quelque chose comme ça. C'est la présence d'une souris qui l'arrêta. Il s'était stoppé net, fixant l'animal passer son chemin. Son air changea du tout au tout, voyant l'affreux rongeur se rapprocher. Un air dégouté et horrifié, semblable à celui face à la poule, prit place sur son visage pâle. Pour faire simple, il shoota dans la bestiole avec une précision déconcertante, que lui même n'arrivait pas à expliquer. Puis, il changea à nouveau sa conduite, reprenant son éternel sourire d'enfant niais. Il se tourna vers là où était la jeune fille, c'est à dire dans la trajectoire de la souris.

La jeune fille laissa passer sur son visage un air drôlement surpris lorsqu’il entama sa « dance ». D’ailleurs, elle n’avait même pas pris la peine de répondre à son mot interrogatif, trop paniquée qu’elle était. Elle se serait bien transformée en petite souris pour aller me cacher au fin fond d’un petit trou.

En parlant de souris, en voici une qui fit son arrivée. Elle n’avait rien d’effrayant, bien au contraire. De plus, la jeune brune aimait les animaux. Ne disons pas non plus qu’elle les admire au point de devenir végétarienne. Mais voir souffrir des animaux, cela ne lui plaisait pas.

C’est pour cela que lorsqu’elle vit l’imbécile donner un coup à cette pauvre souris, elle sentit comme une colère s’emparer d’elle. Si elle n’avait pas eu cette phobie, elle serait partie mettre une claque. Mais elle était capable de bouger que pour s’écarter de lui, pas pour s’approcher du danger.

Elle réussit par miracle à attraper la petite souris au vol ; elle s’assura tout d’abord qu’elle n’avait rien de cassé. Rassurée, la jeune fille se souvint tout à coup de l’émotion qu’avait passée sur le visage du garçon lorsqu’il avait vu la souris. C’était comme de la peur. Elle regarda la souris, comme pour se faire pardonner pour ce qu’elle lui fera subir. Tout en s’approchant à petits pas du garçon, la souris bien tendue devant, elle prononça ces mots :

« Ne t’approche pas »

Elle avait l’horrible impression d’être complètement ridicule. Pourtant, elle continuait à avancer lentement pour sortir de la grange. Car bien entendu, il lui barrait la route, comme s’il l’avait fait exprès.

• Elle avait attrapé la souris au vol. Il en fallait de peu pour voir Sasha applaudir. Il observa, ne voulant cependant pas s'approcher. Son regard se posa a présent sur la souris. Son air apeuré repris le dessus, d'un air perdu. Comme si elle allait lui sauter dessus et lui arracher les yeux. S'il ne s'entêtait pas à s'amuser avec... non pas avec, de la jeune fille, car elle ne jouait pas, loin de là, il serait partit en courant. Elle s'avança prudemment, l'air farouche. Elle avait peur. Mais de quoi? Sasha ne se rendait absolument pas compte de cette crainte. Plus elle avançait, plus le garçon ne se sentait pas ... normal. C'était un acte de menace, et ça, même lui l'avait compris. Si elle avait dégainée une épée ou autres armes, ça n'aurait fait qu'amuser le jeunot. Et là, elle avait utilisé la souris... Ce n'était pas menaçant certes, mais elle avait compris que dans son cas, si.
  
  Quand il jugea la menace trop proche, il ne réfléchit plus, perdant tous repères. Mes ses réflexes étaient là. Des réflexes bien étranges. Son pied ainsi parti seul, sans qu'il n'en demande rien et vint frapper le revers de la main de la jeunette. Il avait un air tout à fait neutre, ce qui était... rare.
  
  La souris s'envola. Mon dieu! Elle a des ailes! sauf qu'elle avait mal jaugé son atterrissage et lamentablement s'était retrouvé a terre. Une des créatures noires que je voyais depuis mon réveil s'empressa de s’engouffrer sur la souris. Je me sentais à présente vraiment mais alors vraiment mieux.
  
  Le blondinet sauta sur celle qui l'avait menacé tout sourire mais l'air un peu contrarié. Il ne se doutait de rien du tout.
  
  
  • « Qu'est ce qui te prend? »

La pauvre souris s’envola de ses mains, alors qu’une douleur minime d’installait sur le revers de sa main droite, qui commençait déjà à rougir à cause du choc. Elle la secouait malgré elle, essayant –en vain- de faire passer la douleur.

Puis elle sentit un poids sur elle. C’était le poids d’un immense danger pour elle, qui l’empêcher de bouger. Ils étaient tombés par terre tous les deux, roulant sur le sol en bois couvert de quelques brindilles de paille, qui allaient sans doute s’emmêler aux cheveux de la jeune fille.

Elle hurlait à se casser la voix, lui disant le la lâcher sans cesse. Elle ne cessait de se répéter, dans sa tête : « lâche moi, lâche moi, lâche moi, lâche moi, … », comme si elle le suppliait, ou suppliait n’importe qui qui aurait pu l’écouter.

« Lâches moi !! »

Elle essayait de le griffer, de lui faire faire lâcher prise, ou au moins assez pour qu’elle puisse se dégager. Mais il avait l’air plus fort qu’elle, et surtout en état de panique, la jeune fille ne pouvait rien faire. Enfin.. Elle réussissait juste à les faire rouler d’un côté, puis de l’autre. La panique qui s’installait dans son ventre et dans sa tête ne cessait pas, au contraire, à chaque seconde passée elle s’amplifiait, lui faisant tourner la tête au point qu’elle avait le vertige alors qu’elle était à même le sol. Elle ne pouvait qu’à peine parler, et à chaque fois, c’était des « lâches moi » désespérés.

• Elle ne faisait que hurler. Hurler à s'en casser la voix. S'il n'était pas aussi... étrange, il l'aurait giflé. Mais non. Il souriait, penchant la tête. La voir désespérée ainsi lançait un lui un élan de nostalgie. Encore plus étrange. Sasha n'était pas normal, et tout ceux qu'il avait croisé le savaient.
  
  « Lâches moi !! »
  
  C'était le seule chose qu'elle disait et lui avait dit. Elle le griffait et ne cessait de gigoter se débattant le plus possible. Sasha éclata de rire ne la lâchant pas pour autant. Ce n'était pas un rire sadique ou autre malades de ce genre, non tout à fait innocent. Pourquoi riait il? A dire vrai, pour comprendre,il faudra avoir un esprit aussi tordu que celui du blond. Même quelqu'un de son âge mentalement ne comprendrait pas. Sasha n'était pas méchant, et pourtant rire dans cette situation n'était pas non plus très sympathique... pour les autres. Celui aux yeux bleu s'amusait donc comme un petit fou. Il pencha la tête vers la droite, laissant toute sa touffe de cheveux tomber correctement dans le sens voulu. Ainsi, plus aucun cheveux ne rebiquaient à gauche. Il y avait aussi de quoi se poser des question sur sa coiffure. Ses cheveux étaient naturellement coiffés vers la droite et quelques hein vers le haut.
  Sasha était ainsi, assis sur sur la jeune fille ne décrochant pas de son habitude. Mais il avait porté toute son attention sur son bandeau. Il posa sa mains sur la mèche de celle ci et lui posa la question d'un aire toujours aussi simplet:
  
  « Qu'est ce que c'est ton truc sur l'oeil? »
  
  Encore fallait il ne pas avoir un "laches moi en réponse. Et ayant prêtait attention a ce détail, il l'avait plus ou moins relâché.

Lorsque le jeune homme posa la main sur la mèche de la jeune fille, celle-ci posa sa propre main sur la sienne. Il avait posé sa sur son bandeau, chose qu’elle n’appréciait pas tant que ça, mais qui eut le don de la calmer quelques peu. C’était la première fois depuis qu’ils s’étaient rencontrés qu’il ne faisait pas tout son possible pour lui faire peur.

« Qu'est ce que c'est ton truc sur l'oeil? »

Elle le regarda un instant. On aurait vraiment dit un gamin –et idiot en plus de ça. Alors, Maylin répondit une réponse aussi idiote que sa question.

« Cela s’appelle un bandeau. »

Profitant de la diversion qu’il avait faite en parlant de son bandeau, la jeunette se dépêcha de s’extirper de sous Sasha en rampant. Elle parvient à se tenir dans l’encadrement de la porte menant à la liberté. Seulement, elle se retourna pour observer le jeune blond. Certains arrivaient à lui montrer un fond de gentillesse sous leur masque de danger potentiel. Elle observa donc le jeune idiot pour essayer de percer son masque s’il en avait un, pour peut-être lui parler à peu près normalement, sinon elle l’éviterait comme la peste –et tous les autres garçons d’ailleurs.

Dans sa tête, tout tourbillonnait : pourquoi ai-je peur ? Les autres filles non. Et moi pourtant, si. Et ce rêve, chaque nuit ? Est-ce juste un rêve ou un morceau de souvenir ? Est-ce qu’ils sont tous « mauvais » ou est-ce qu’il y en avait des « gentils » comme paraissait l’être le dénommé Bird ?

Elle ne savait plus quoi penser, et déjà, une migraine faisait son apparition.

« Pourquoi vous vous acharnez sur moi ? Je ne vous ai rien fait. »

Elle voulait lui demander par là qu’est-ce que les hommes en général avaient contre elle. S’étaient-ils tous donné le mot ? Ou juste une coïncidence pour qu’ils voient sur son front « Acharnez-vous sur moi » ?

• • « Cela s’appelle un bandeau. »
  
  
  Il fallait s'en douter, à la moindre occasion, elle s'enfuyait. Pourquoi? Etait ce contre lui? A dire vrai, qui n'avait jamais pris Sasha pour un fou? Ou bien peut etre était ce contre les gens en général? En tout cas c'était étrange. Celui au regard bleu ne se posait pas beaucoup de questions. Pour en dire aucune. Il ne s'était encore jamais demandé quoi que ce soit sur ses fragments de souvenirs malgré qu'il très étrange. Bien si elle ne voulait pas rester en place, il l'attacherait. Un sourire assez... étrange se dessina sur son visage. On aurait cru qu'il allait se mettre à hurler un "mouhahaha" plus ou moins sadique mais amusant. Tandis qu'il partait dans son délire tête baissée, la jeune fille s'était arrêtée dans le cadre de la porte. Elle hésitait?
  
  
  • « Pourquoi vous vous acharnez sur moi ? Je ne vous ai rien fait. »
  
  
  Il s'arrêta un moment immobile lâchant un "Pardon?". Lisait elle dans les pensées? L'air tout à fait incrédule et ahuri de Sasha était assez comique. Il n'y avait que lui pour s'inventer ça mais c'était assez frustrant. Au moment exacte où il pensait à l'attacher, elle lui demander pourquoi il s'acharnait sur elle. Coïncidence? Il faillit avoir peur durant un instant. Et mince! Ne pas penser, ne pas penser... Dire autre chose...
  
  
  • « Qu'est ce que j'ai fait? »
  
  
  Il se gratta l'arrière de la tête, l'air faussement innocent. Le blond était resté au sol et reposa son regard curieux sur le bandeau.
  
  
  • « A quoi ça te sert? »
  
  
  (c'est nul pardon et encore court TT')

Avec son sourire presque sadique, la jeune Maylin recommença à avoir peur. Elle se tenait prête à s’enfuir au moment où elle le verrait bouger, ou esquisser le moindre geste. Puis, voyant sa mine déconfite, Maylin se dit qu’elle l’avait surprise. Ou bien elle l’avait devancée, comme si elle s’attendait à ce qu’il fasse quelque chose de terrible. Si elle ne se trouvait pas dans une telle situation, elle aurait volontiers éclaté de rire devant la tête que faisait le jeune homme. Mais aucun trait autour de sa bouche ne bougea. Elle était trop concentrée sur les gestes de l’ennemi, trop concentrée à sursauter à chaque mouvement qu’il faisait.

« Qu'est ce que j'ai fait? »

Il semblait vraiment déconcerté à vrai dire. Elle aurait presque pu s’attendrir sur son visage innocent, aller le voir et lui dire un « ce n’est pas grave, il n’y a pas que toi » mais elle avait vu ses traits sadiques sous son visage d’ange quelques instants plus tôt. A part quelques sursauts par-ci par-là, elle n’avait pas bougé d’un pouce.

« A quoi ça te sert? »

Il avait changé de sujet. Voulait-il lui cacher la véritable raison du pourquoi du comment ? Ou bien il ne savait vraiment rien du tout ? Elle en doutait, et donc resta à distance, ne bougeant que pour replacer une mèche qui lui cachait le peu de vue que lui offrait son œil droit. Elle se demanda un instant ce qu’elle allait faire. Lui répondre la vérité ? « Je cache mon œil pour ne pas qu’on trouve que je suis plus bizarre que je ne le suis ». Ou bien elle inventerait un mensonge ? « Je n’y vois plus de cet œil-là. Alors comme il ne me sert à rien, je le cache. » Un petit silence s’installa. Elle se demandait toujours ce qu’elle allait dire, ou même si elle allait tout simplement répondre.

« Je préfère le cacher puisqu’il ne me sert à rien. »

Elle avait opté pour la semi-vérité. C’était tout ce qu’elle dirait sur son œil, ne souhaitant pas s’éterniser sur celui-ci.

« C’est une manie chez les hommes de maltraiter les filles ? »

Elle ne pensait même pas dire cette phrase. Elle était elle-même surprise, était donné qu’elle n’avait jamais vraiment penser au mot « maltraitance ». Pourquoi maintenant ?

La jeune fille eut un instant de doute. Il ne voulait pas lui faire du mal ? D’après son air surpris, non. Il s’inquiétait même de savoir s’il lui en avait fait. Mais était-ce une feinte pour avoir sa confiance et la trahir juste après ? Elle ne savait plus quoi penser. Dans sa tête, c’était un grand bordel pas possible. Elle aurait aimé savoir que faire –prendre la fuite ?- ou bien essayer de sympathiser –bien que ce soit quelque chose de pratiquement inenvisageable ?

« Je ne t'ai pas fait de mal... Si? »

Elle réfléchit un moment à ses propos. En effet, il ne lui avait fait aucun mal, il s’était juste amusé à lui faire peur. On ne peut pas dire que le coup qu’elle avait reçu à la main lui avait vraiment fait mal ; elle ne sentait plus rien à présent. Maylin avança d’un pas : elle était toujours devant la porte, mais elle n’était plus dans le petit escalier qui menait à l’air libre. Peut-être allait-elle le regretter, peut-être pas, qui sait ? Peut-être ont-ils un point un commun qui pourrait les lier ? Ou au moins quelque chose qui ne ferait pas fuir la jeune fille sous prétexte que son interlocuteur est du sexe masculin.

« Euh… Non, je ne crois pas. »

Et maintenant Que restait-il à faire ? Le blond avait l’air de vouloir dormir, ou en tout cas il n’était pas au mieux de sa forme. Fallait-il rester ou bien partir ? Devait-elle courir ou feindre l’indifférence ? Elle choisit la dernière option, mais en restant tout de même dans la pièce. Histoire de combler le vide, elle lui demanda ce qui l’avait attiré ici.

« Euh… Non, je ne crois pas. »

Elle retirait donc son accusation? Sasha ne su plus trop ce qu'il était et ce qu'il n'était pas face à elle. Il arqua un sourcil, confirmant ses pensées. En tout cas, il semblait qu'elle ait une crainte infondée sur les hommes. Peu importe, il ne ferait pas réellement la différences. Peut être ferait il un peu plus attention mais il ne voyait pas pourquoi il ferait ça. Elle l'avait dit d'elle même: Il ne faisait rien de mal. Elle avait avancé d'un pas. C'était assez amusant, on aurait cru que Sasha apprivoisait un petit animal sauvage. Le sourire toujours collé au lèvre il regardait le pièce, qui, à ses yeux, était toujours aussi sombre. Et il n'appréciait pas tant que ça ce changement. Les créatures se firent plus envahissantes. Il en repoussa une du pied qui se baladait un peu trop près de lui. Il devait avoir l'air fin a tendre son pied vers le vide. Elle lui demanda ce qui l'avait attiré ici. Euh franchement?

« Euh... Je me faisait poursuivre par une poule avant de te voir passer. Donc je t'ai suivi. Et toi? »

Il avait récité ça comme si c'était au plus naturel. Chose qui ne l'était pas forcément. Il se releva. Un idée lui avait traversé la tête pour éviter de s'endormir. Il voulait tester toutes ses réactions. Déjà, elle se débattait beaucoup quand il lui sautait dessus, mais ça, c'était par surprise, il faut le dire. Ce n'était pas comme si ils avaient discuté juste avant. Il allait recommencé de zéro. Il s'avança donc, l'air toujours aussi inoffensif et gamin qu'à son habitude, voulant juste se placer juste devant elle. S'il avait une queue, elle remuerait aussi rapidement que possible trouvant ce jeu des plus amusants.

« Euh... Je me faisait poursuivre par une poule avant de te voir passer. Donc je t'ai suivi. Et toi? »


Que devait-elle faire ? Avancer ? Reculer ? Hurler ? Répondre ? Il fallait dire qu’ils avaient l’air comique tous les deux. L’un avait peur des petites bêtes, l’autre des hommes. Il fallait dire aussi que le jeune homme aux cheveux blonds semblait s’amuser avec elle, ou plutôt à ses dépens. Mais autant que l’un des deux s’amuse après tout non ?

D’ailleurs, la jeune fille commençait à faire quelques petits progrès. Elle ne recula pas, et aucune perle de sueur ne coulait de son front. Elle semblait sûre d’elle, prête à tout alors que c’était une seule conversation.

« Euh… Je voulais être tranquille. »

Elle le regardait comme s’il était fou. Quoi ? Avoir peur d’une poule ? C’était quoi ce délire ? Et la souris tout à l’heure au fait ? A-t-elle décédé ou est-elle dans un coma post-traumatique ? Mais après tout, elle n’était pas mieux non plus. Avoir peur des hommes pour une raison inconnue.

« T’as peur de tous les rongeurs ? »

C’était surtout pour enrichir la conversation. Mais pourquoi d’ailleurs ? D’habitude elle se sauvait en courant, ne prenant même pas la monnaie si elle était servie par une personne de sexe masculin. Avait-elle un peu plus confiance en elle ? Était-ce provisoire ou permanant ?

• • « Euh… Je voulais être tranquille. »
  
  
  Cette phrase était assez étrange. Elle pouvait être tout à fait sans aucunes arrière pensée, elle voulait tout simplement être au calme, loin des bruits assourdissants de la ferme. Ou bien en voulait être seule, et lui la gênait. Dans ce sens, c'était assez vexant. Sauf que lui n'en pensait rien. Non, encore et toujours, le même sourire. Il avait cette bonne humeur à toute épreuve, si cette expression n'était collée à son visage, c'était l'espace de quelques secondes.
  
  
  • « T’as peur de tous les rongeurs ? »
  
  
  Il eut l'air perplexe un léger instant. Il n'avait pas peur des rongeurs, mais de certains rongeurs. Il se peut qu'il ait peur d'un écureuil et que l'autre, il n'en fasse rien quoi que cela ne soit pas très courant. Il s'était arrêté à quelques centimètre, regorgeant d'énergie.
  
  
  • « Je n'ai pas peur des rongeurs. Il y en a juste beaucoup qui sont... Menaçant et totalement psychopathe. Je suis sur qu'au moindre faux pas, il risque d'y en avoir un qui surgit pour t'agresser. »
  
  
  On voyait dans la tonalité de sa voix et son air qu'il croyait à ce qu'il disait comme avant, quand on croyait au gros méchant loup ou aux monstres cachés sous vos lits. Il l'observa, attentif et n'osa plus bouger un moment sans pour autant avoir l'air effrayé. Après avoir laissé une longue expiration il plissa les yeux et pencha la tête comme pour, finalement, faire un choix.
  
  
  • « Et toi? Tu as peur du contact? Ou des gens en général? »

Tic Toc ...
L'ennui, avec les objets instables, c'est qu'on ne sait jamais quand ça tombe ...
Tic Toc ...
Le temps continue alors de s'écouler, rapprochant inlassablement le moment ou tout tombe.
Tic Toc ...
L'ennui aussi, c'est qu'on ne le voit pas toujours avant qu'il tombe, l'objet.
Tic Toc ...
Tic Toc ...
Il y avait, à Espérance, une fermette avec une grande grange. Et dans cette grande grange il avait un tas de ballots de paille.
Tic Toc ...
L'un deux, tout en haut, était en équilibre précaire, maintenu accroché aux autres uniquement par une corde fragile.
Tic Toc ...
Cette grange était habitée et, par un malheureux hasard, au dessus de la tête d'un blondinet, non loin d'une fillette au cache-œil avec laquelle il discutait, se trouvait justement cette meule de foin.
Tic Toc ...
Il aurait suffit d'un coup de vent, d'un chat qui sauterait par la, et un fâcheux accident arriverait bien vite. On sous estime le poids de ces choses là.
Tic Toc ...
L'action serait rapide, silencieuse, c'est sournois, un ballot de paille.
Tic Toc ...
Tic Toc ...

Tic Crack !


[Maylin va - t - elle surmonter sa peur des homme pour se précipiter et sauver Sacha ? Le blondinet regardera - t -il, hagard, le ballot lui tomber dessus, amusé, avant d'être écrasé par son poids ? Vous le saurez au prochain épisode ! C'est ma première intervention en temps que PNJ, j’espère que ça vous ira ^^
[Je précise qu'une botte de foin, c'est très, très lourd, entre 300 et 500 kg]]

• Elle se mit à le regarder puis le plafond, puis lui, puis le plafond... Puis le blond se retrouva au sol. Encore. Il n'avait pas bien pourquoi mais elle l'avait poussé par terre. Un bruit sourd se fit entendre, tandis que le blond s’étalait au sol. Ses cheveux cachaient ses yeux alors que son cerveau se mettait en route. Les hypothèses venaient comme du métal vers un aimant. Il souffla tentant d'enlever tous ces cheveux lui gâchant le vu et réussit à entrapercevoir le bois et de la paille volante. De la paille? Il se redressa soudainement pour voir ce qui clochait. Il du, d'une main, redresser tout ses cheveux vers l'arrière. Il regarda un moment tour à tour la jeune fille et un ballot de paille littéralement écrasé à sa place. Son sourire ne disparut pas pour autant. C'était étrange. On aurait dit qu'il était ainsi naturellement. Les cheveux poussiéreux à l'arrière du crâne, il secoua le tête vivement, n'arrangeant rien à sa coupe décoiffée.
  
  
  • « J’ai peur de la gent masculine. »
  
  
  Un sourire qui se transforma en rire. Il n'y avait rien de réellement drôle... Le seul fait c'était qu'une jeune fille qui avait peur des hommes, saute sur un de ceux ci pour le sauver. Elle avait tendu la main, et une fois calmé il la prit, sans pour autant se lever.
  
  
  • « Merci »
  
  
  Il avait été on ne peut plus sincère dans ce mot. Puis, il tira ainsi Maylin vers le sol pour qu'elle vienne s'assoir plutôt que de rester debout. Parce que debout, ça ferait plus mal s'il s'endort. Son regard se posa à nouveau sur le ballot. Il regarda à nouveau la jeune fille.
  
  
  • « Ca aurait été dommage que je me fasse écraser... »
  
  
  Il savait bien qu'il aurait pu trèèèès gravement se blesser. C'est dommage. Voilà tout ce qu'il disait. Si elle l'avait sauvé d'un dégoulinement de boue, il aurait réagit de cette même façon. Et là dessus, il n'avait aucune explication. A dire vrai, Sasha appréciait beaucoup la brunette. Elle était très peu ennuyeuse. Et le fait qu'elle ait peur des hommes mais qu'elle n'ait plus l'air si peureuse éveillait d'autant plus sa curiosité. Et puis, à bien y réfléchir, ça expliquait toute ses réactions du début.

• • « … Taré. »
  
  
  Fou à lier certes. Il pencha la tête, ne sachant pas comment le prendre mais, on voyait bien que malgré cela, ça ne paraissait pas l'affecter plus que cela. On pouvait se demander s'il n'était pas vide. S'il y avait bien quelqu'un.
  De ses yeux, il voyait un lieu sombre et pourtant, la jeune fille était éclairée comme s'il faisait jour. Comme la plupart des gens d'ailleurs. Quand au petites créatures, elles se baladaient toujours. Une seulement lui semblait étrange. C'était comme si elle était lointaine, et malgré cette impression familière tout en ayant l'aire parfaitement inconnu. Et n'y prêtant guère plus d'impression, il dévia à nouveau son regard interrogatif sur la brune.
  
  
  • « Au fait, comment tu veux que je t’appelles ? »
  
  
  C'était une question bizarre. Comment tu veux que je t'appelle... Par son prénom tient. Et même s'il n'en avait pas au départ, il s'en était donné un. En prenant deux mots dans un bouquin. Imaginez s'il était tombé sur "je" et "fit". Jeffi... Il avait la chance de tomber sur quelque chose potable. Mais il lui en fallait peu. D'ailleurs, trouver l'origine des noms était très interessant car, souvent il n'était pas choisi au hasard... A part Sasha bien entendu. Il en fallait peu pour le rendre heureux. C'était comme si vous donniez à votre chat, un balle en aluminium et qu'il s'amuse avec comme un fou pendant deux heure.
  
  
  • « Sasha! Et toi? »
  
  
  Bien qu'il lui ait renvoyé la question, il l'aura pu appelé "petit bandeau" ou d'autres surnoms aussi pitoyables les uns que les autres.
  Sa main se porta vers la paille qui devait lui tomber sur le crane. Il en pris une poignée, et lança ceci sur la tête de la brunette, tout sourire. Bien que ce soit peu pour se distraire, au moins il ne lui sautait pas dessus comme il en avait l'habitude. Pourquoi? Surement parce qu'il avait compris qu'il y avait certaines limites.

Sasha était quand même assez intéressant. Enfantin certes, mais la jeune fille ne s’était pas ennuyée. Il a toujours quelque chose à dire, à faire. Surtout des imbécilités, mais ce n’est pas si grave. Après tout, qui n’en fait pas ? Telles étaient les pensées de Maylin. Elle s’était assise et regardait le plafond, les yeux fixant cette surface trop haute, hors d’atteinte. Quelques fois il lui venait à l’esprit que ce devait être bien de voler comme un oiseau. D’être libre de faire ce que l’on veut, où l’on veut. De voler de nos propres ailes en fait. Mais elle n’aura jamais cette chance, malheureusement. Elle est et restera une simple fille, jusqu’à sa mort, et peut-être même après.

« Sasha! Et toi? »

Sa voix l’avait ramenée sur terre, descendue de force des nuages jusqu’à se fracasser par terre, sur le sol de la grange en bois. Elle le regardait un instant, un peu contrariée. Il n’avait fait que répondre à sa question, mais les sautes d’humeur de la demoiselle se faisaient déjà voir.

« Maylin. »

Sur ces mots, elle se leva, s’épousseta les vêtements en un geste inutile et regarda une dernière fois le jeune homme blondinet. Elle aimerait bien le revoir, c’est presque sûr. C’était le premier en qui elle voyait autre chose que de la méfiance, sans dire une complicité, on pourrait parler de… de.. de connaissance. Une connaissance qui pourrait bien se transformer en complicité, au fil du temps, mais ne poussons pas le bouchon trop loin non plus. Elle s’étira, avant de regagner la porte. Jetant un coup d’œil derrière son épaule, comme pour dire un au revoir silencieux, elle s’échappa ensuite par l’ouverture, avant de regagner la cour. Qu’allait-elle faire maintenant ?

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