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[Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien]

Nonna
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MessageSujet: [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] EmptyJeu 14 Nov - 15:33

Il fait sombre. Je ne perçois pas grand chose, simplement cette odeur, je la connais bien, si bien. L'odeur du cuir.
J'ouvre les yeux. Je suis dans ma maison, je la reconnais, cette maisonnée ridiculement petite et pauvre. Sur l'établi sont présentes quelques chaussures que Papa confectionne. Parce que mon papa, c'est lui qui nous chausse, moi et mon frère. Et c'est lui qui chaussait tout le quartier avant aussi ! Mais maintenant beaucoup moins.
Je me hisse sur la pointe des pieds pour voir ce qui mijote dans la casserole. C'est un ragoût, comme d'habitude. Mais ce n'est jamais le même, puisqu'on y met les ingrédients que l'on a sur le moment. Parfois j'entraîne Lyov avec moi pour voler des tomates chez le fermier, et des pommes de terre aussi ! Après on court avant qu'il ne nous voit jusqu'à la maison, mais Papa dit que même si on a faim, c'est mal de faire ça.

Je ne sais pas pourquoi, me retrouver ici m'attriste subitement. Comme si je n'y étais pas venue depuis longtemps. Pourtant, c'est ce que je désirais avant, m'en aller pour voir ce que le monde pouvait m'offrir de mieux.
Et en fin de compte, j'avais découvert ce qu'il offrait de pire.

Je n'arrive pas à m'en souvenir, mais j'en suis certaine maintenant. Je n'ai pas six ans, mais seize. Et cette maison je l'ai quittée il y a longtemps... mais alors, pourquoi suis-je ici maintenant ? Espérance, le Reflet, la chenille... Je prends peu à peu conscience de la situation. Mais dans ce cas, je ne dois pas être seule ici.

Je vais dans ma chambre, je cherche. Je trouve Lyov endormi dans mon lit. Enfin, ce n'est pas vraiment Lyov, mais c'est celui qui devrait jouer son rôle. Je l'ai rencontré plus tôt déjà, sur la place d'Espérance. Je le secoue doucement.

- Eh eh. Lèves-toi !

Le garçon se réveille. Un instant je crois voir mon petit frère, est-ce mon imagination qui me joue des tours ? Je lui prend la main pour l'emmener avec moi. Nous devons trouver celui qui sera mon père. Repassant par la salle à manger/cuisine, je passe la porte qui mène au magasin de Papa. Un vieux monsieur s'y trouve, le même que précédemment, celui qui avait pleuré.

- Ah voilà, j'ai trouvé tout le monde ! dis-je tout fière. Bon alors je ne sais pas exactement pourquoi nous devons faire cela, mais je crois que vous devez faire comme si vous étiez mon papa et mon frère !

Je me demande comment ces gens doivent imiter Lyov et Papa. Ils ne leur ressemblent même pas ! Est-ce que c'est moi qui dois leur donner les directives ? Je décide de les faire revenir à l'intérieur.

- Bon et bien, puisqu'il y a un ragoût sur le feu, autant se mettre à table ! dis-je en sortant les assiettes du placard. On pourra mieux réfléchir le ventre plein, Lyov va te laver les mains !

Les vieilles habitudes reviennent d'elles-même. Je connais à peine ce garçon et pourtant, l'atmosphère suffit à me faire le considérer comme mon frère. Je mets la table pour trois et m'installe à table avant de remarquer que l'horloge n'a plus la même tête. En effet, le cadran ne semble plus indiquer l'heure, mais plutôt un décompte digital.
"04:22:12"
Julien
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MessageSujet: Re: [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] EmptySam 23 Nov - 12:38

Rejouer notre avant ?
Rejouer notre avant ?
Rejouer notre avant ?

Cette dernière phrase s’est éteinte dans une soudaine lumière blanche, enveloppant Noah et tout le reste, les privant de mon contact visuel.
À moitié anesthésié, je ne réagis pas et me laisse tomber dans cet espace si rassurant comparé au reste du rêve…
Je retombe doucement sur mes pieds, et reprends mon équilibre de personne âgée avec plus ou moins de facilité, en m’appuyant sur les meubles alentours.
Minute…
Des meubles ? En plein milieu de la place ?
Je regarde autour de moi, et constate que j’ai été transporté dans une sorte de cordonnerie rustique, avec un bon paquet de chaussures qui débordent de partout, prêtes à se jeter sur le sol au moindre déséquilibre.
Je flanche, c’en est trop pour moi.
Qu’est-ce que je fais ici ? C’est quoi, cet endroit ? Il ne me rappelle rien ! J’ai peut-être été transporté dans l’avant de quelqu’un d’autre… Celui de Noah ?
Je m’accroupis, pâle, en reprenant mon souffle par inspirations entrecoupées, en tentant de repérer si une éventuelle pointe familière se trouverait dans le coin. Ne voyant rien d’exceptionnel, je me relève avec la grâce d’un poivrot qui tente de se remettre d’une gueule de bois.
Depuis l’arrière du magasin, je tente de repérer un éventuel client qui se baladerait à la recherche de chaussures. Comme il n’y a personne, je me dirige vers la sortie, prêt à quitter lâchement le navire, comme si je cherchais à fuir ce rêve qui n’est pas le mien.

- Ah voilà, j'ai trouvé tout le monde ! 

Je sursaute et me retourne vers la source de la voix. La petite russe de tout à l’heure semble avoir appris l'esperanto, et tient par la main le petit garçon de tout à l’heure, qui semble aussi perdu que moi.

- Bon alors je ne sais pas exactement pourquoi nous devons faire cela, mais je crois que vous devez faire comme si vous étiez mon papa et mon frère !

Encore cette histoire de jeu de rôle ? Et je suis chargé de faire le père ?
Pour ne pas la contrarier, je conteste pas, et l’écoute en silence, troublé.
Elle fait demi-tour et s’élance à l’intérieur de la maison, je la suis mollement jusqu’à la cuisine, où elle dit, sûre d’elle :

- Bon et bien, puisqu'il y a un ragoût sur le feu, autant se mettre à table ! 

Je remarque la casserole sur le feu, et prend conscience que, comme je suis l’adulte de cette pièce de théâtre, c’est moi qui sera chargé de faire la cuisine…
Pendant que la petite russe sort les assiettes et met la table, je saisis la casserole avec précaution et la déplace vers la table comme si elle allait m’exploser à la figure.
Epuisé par cet énorme effort physique, je m’avachis sur une des chaises, regardant le ragoût avec un visage dénué d’émotion.
Les deux enfants, déjà installés, semblent attendre que je fasse quelque chose… Je les regarde, réfléchis un instant, avant de me rattraper :

- Passez-moi vos assiettes.

Ils me tendent leur écuelle en un éclair, et semblent rivaliser pour être servis en premier. J’attrape l’assiette la plus proche, avant de la remplir de ragoût avec une légère maladresse.
Une fois que tout le monde est servi, je regarde ma nourriture, les mains sur la table, me demandant si j’ai encore la force de manger un morceau.
Je regarde les deux enfants qui mangent comme si de rien était, avec une toutefois une atmosphère un peu pesante.
Ce petit jeu m’énerve déjà…
Je fais la tête et commence à manger quelques cuillerées de ma pitance, avec un air grognon et fatigué.
Je remarque que la petite fille me regarde avec insistance et s’est arrêtée de manger.
Je la regarde à mon tour, et lance légèrement irrité :

- Qu‘est-ce qu‘il y a ?
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MessageSujet: Re: [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] EmptyJeu 28 Nov - 13:36


Flocon se sentit secoué sans ménagement par une main peu leste, ce qui le fit ouvrir les yeux brusquement. Ses cheveux vénitiens étaient encore plus ébouriffés qu’à l’accoutumée, mais ce qui ne cessait de le troubler, c’était toujours cette sensation tenace d’être étriqué, minuscule.
Se redressant fébrilement, il contempla le visage de la jeune fille penchée sur lui. Il reconnut l’enfant qui l’avait rejoint sur le trottoir pendant la mêlée. Les souvenirs vaporeux commencèrent à prendre des contours plus nets dans sa conscience encore engourdie, il se souvint des distorsions dans les âges, de l’annonce de la chenille, du jeu de rôle auquel devaient s’adonner, par crainte d’un chaos éternel, tous les enfants d’Espérance.
Alors il comprit. Son regard d’ambre s’agrandit tandis qu’il fixait toujours le visage alerte de la fille. Ils y étaient. Le jeu avait commencé.

Entrainé par la main de Nonna, Fioccolino se laissa tirer hors du lit, suivant sans mot dire celle qui devait être sa sœur. Il ne se souvenait pas d’avoir eu une sœur. Mais le mot lui était si familier que cette éventualité lui démangeait la mémoire.
A la cuisine, le vieux qui l’avait secouru. Celui auquel il s’était agrippé. Un élan de soulagement gonfla son cœur, brusquement assombri par la perspective de voir arriver le garçon qui ne voulait pas de lui, sur la place. Mais Fioccolino le savait. Il le sentait. Ils étaient seuls.

L’enfant loup hocha gravement la tête à l’entente des directives de Nonna. Il serait le petit frère. C’était bizarre de voir le vieux monsieur comme un père, d’autant plus que Fioccolino n’aimait pas bien ces bestioles-là. Mais il ne pouvait s’empêcher de se dire que leur organisation était exemplaire. La famille s’était formée presque naturellement. Chacun avait sa place, son rôle. Une véritable petite pièce de théâtre.
Comprenant qu’il répondait en ce lieu sous le nom de Lyov, Flocon se hâta de s’exécuter et chercha l'évier. Son cœur battait fort au creux de ses côtes. Il craignait de ne pas bien jouer son rôle. Comme s’il avait oublié une partie de son texte.

Toujours silencieux et docile, Flocon s’installa à la table. Le vieux semblait hagard, perplexe et désœuvré. Ses gestes étaient lourds et ralentis. Il semblait s’accommoder à la situation moins vite que les deux enfants.
Le ragoût n’était guère… ragoûtant. Fioccolino vivait depuis bien longtemps à Espérance – bien qu’évidemment, on n’aurait su dire combien de temps exactement – mais son héritage italien ne s’était pas encore tout à fait dissolu. Il se souvenait de la saveur exquise des lasagnes, du minestrone, des pizzas au basilic…
Alors en comparaison, l’espèce de potage grisâtre qui bouillait dans la casserole paraissait bien fade. Cependant, une petite crispation au creux de ses entrailles lui fit comprendre que son estomac était prêt à sacrifier ses papilles, et dès lors que leur père réclama les assiettes, il fut aussi prompt que sa grande sœur à tendre son bras.

Le repas était muet, un peu bizarre. Ce n’était pas vraiment une sensation de fausseté, plutôt comme… Comme une famille qui ne s’est pas vue depuis longtemps et se réunit après un long moment. Il y avait à la fois quelque chose de profondément filial dans ce dîner réuni, mais aussi un malaise sourd et latent que l’homme, la conscience forgée par l’âge, devait éprouver plus encore que les deux bambins.
Nonna fixait son père de fortune des yeux, et Fioccolino, sans cesser de porter la cuillère à sa bouche, regardait alternativement l’un et l’autre. Le père avait l’air agacé, fatigué. Nonna, elle, paraissait satisfaite. Flocon demeurait dans un état d’entre-deux, entre perplexité et acceptation.

Avant de laisser le temps à Nonna de répondre à la question du vieil homme, il demanda d’une voix fluette :

– Qu’est-ce qu’il y a pour le dessert ?

Se tournant vers Nonna, il ajouta :

– Tu avais bien du dessert dans ton ancienne vie ? Sauf qu’il n’y a pas de maman, et elles font les desserts normalement.

Oui, Fioccolino était un italien. Il était donc un peu trop enclin aux remarques machistes.

– Est-ce qu’on doit seulement vivre ensemble ? Ou faire quelque chose de spécial ?

Si la mission consistait à se réunir aux heures de repas pour déguster un ragoût, cela ne se révèlerait peut-être pas aussi laborieux que ce qu’il avait redouté.



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MessageSujet: Re: [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] EmptyVen 29 Nov - 11:56


Je fixe le cadran quelques instants, inquiète. Les derniers chiffres défilent au rythme des secondes, descendant en grade, lentement, pesamment. Je tourne la tête vers mes camarades, me demandant si l'un d'eux avait vu la chose, mais visiblement non. Lorsque mon père demande nos assiettes, je tends la mienne très vite. Ce ragoût sent si bon qu'il ne peut pas être mauvais. Et il faut profiter des choses qui ne durent pas longtemps. Lyov a été aussi rapide, mais je suis servie en premier, et souris fièrement à mon petit frère d'avoir eu ce privilège.

Je mange avec hâte, me régalant du met. Cependant, l'attitude qu'a Papa me rappelle soudainement qu'il n'est pas lui, et cela me gêne. Je pose ma fourchette sur le rebord de mon assiette et regarde le vieil homme ronchon. Il me demande pourquoi sur un ton désagréable ; je fronce aussitôt les sourcils et lui réponds de même :

- Pourquoi tu fais la tête comme ça ? C'est nul. On dirait que ce n'est pas bon. Papa est toujours content d'avoir de la vraie nourriture au repas, c'est tellement peu souvent. Et en plus tu me parles mal, même pas gentiment comme lui. Tu lui ressembles pas du tout, en plus t'es moche.

Je reprends ma cuillère sur ces mots et continue de manger. Non mais pour qui il se prend ? De tous les vieux pas beaux, il fallait que je tombe sur un ronchon en plus, je n'arriverai jamais à le prendre pour mon père !
Mon petit frère prend la parole à son tour, me rappelant également qu'il n'est pas mon frère. Peut-être faut-il mettre les choses au clair ? Organiser le jeu ? C'est vrai, à part faire semblant d'être une famille, que faut-il faire ? Je regarde prestement le cadran.
"04:17:31"

- Je n'ai pas de maman non. J'ai demandé à Papa et il dit qu'il vaut mieux ne pas y penser. Mais on en a pas besoin ! Tu veux du dessert, on peut aller chercher des fruits, c'est l'époque des pommes, tu aimes les pommes ? Puisque mon vrai Papa n'est pas là, il ne m'empêchera pas d'aller piller le voisin, dis-je en riant.

Je débarrasse mon assiette et celle de Lyov avant d'aller lui prendre la main.
- Tu viens avec moi ? On découvrira ce que l'on doit faire bientôt !
Julien
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MessageSujet: Re: [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] EmptyDim 5 Jan - 13:13

- Pourquoi tu fais la tête comme ça ? C'est nul.

Je pouffe d'un air peu poli. Moi aussi, je trouve cette situation « nulle », qu'est-ce que tu crois ? Le seul truc que je demande, c'est de pouvoir me tirer d'ici.

- On dirait que ce n'est pas bon. Papa est toujours content d'avoir de la vraie nourriture au repas, c'est tellement peu souvent.

Cool pour lui, mais moi, je suis pas du genre à sortir les confettis quand j'ai du gloubi-boulga dans mon assiette.

- Et en plus tu me parles mal, même pas gentiment comme lui.

Je commence à culpabiliser peu à peu, me rendant compte qu'elle a raison : Je ne suis pas un exemple, en ce qui concerne la joie de vivre, mais il faut qu'elle comprenne que je ne me sens pas capable de stimuler dans cette situation.

- Tu lui ressembles pas du tout, en plus t'es moche.

Je rigole doucement, en faisant rebondir mon ventre de grand-père bien portant. C'est vrai que je n'aime pas trop mon apparence non plus, mais là, ce n'est pas vraiment de ma faute.
J'observe celle qui est sensé être ma fille pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce que son frère lui demande s'il y a des desserts.
J'écoute d'une oreille ses idées légèrement sexistes, et fronce les sourcils lorsque sa sœur lui répond :

- Je n'ai pas de maman non. J'ai demandé à Papa et il dit qu'il vaut mieux ne pas y penser. Mais on en a pas besoin ! Tu veux du dessert, on peut aller chercher des fruits, c'est l'époque des pommes, tu aimes les pommes ? Puisque mon vrai Papa n'est pas là, il ne m'empêchera pas d'aller piller le voisin !

Pris d'un instinct paternel soudain, je me lève et me place devant la porte, avec un sourire à peine forcé :

- Dites donc, les jeunes, vous ne seriez pas en train d'essayer de vous soustraire à mon autorité, par hasard ?

Je les prends par les épaules et les fais se retourner vers la table avec une force contrôlée et bienveillante.

- Et en plus, vous partez sans m'aider à débarrasser ?

Ils s’exécutent à contrecœur, prenant les assiettes avec une vigueur digne du meilleur des marshmallows. Pour ne pas passer pour un tyran, je leur lance :

- Si vous voulez des pommes, j'irais en chercher pour le goûter, pas besoin de faire une razzia chez ce pauvre voisin.

A mon grand étonnement, je n'ai pas trop de mal à jouer un père sympathique, mais je me vois plus comme un grand frère que comme un papa gâteau.
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MessageSujet: Re: [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] EmptySam 18 Jan - 12:07



Jamais il n'avait eu l'esprit si confus, si envahi par une brume de plus en plus opaque qui ne laissait quasiment plus passer le fil de la réflexion.
Fioccolino fixait alternativement Nonna puis Julien, l'enfant et le vieux, la soeur et le père. Les choses peinaient à l'atteindre tant un climat de fausseté, de parade, embaumait l'atmosphère. Il savait, sentait que rien n'était sérieux. Rien n'avait d'incidence. Flocon se sentait réellement étriqué entre les deux êtres avec qui il était contraint de former un foyer. Pas aussi enthousiaste que Nonna mais certainement pas aussi maussade que le père, il demeurait le plus muet, le plus en retrait. Il ne fallait pas trop lui en demander.

La crainte l'étreignit à la proposition de sa soeur. Voler des pommes ? Voler chez quelqu'un ?
Flocon n'était pas du genre singulièrement honnête. Il n'avait jamais craint de dérober un bien peu précieux ou d'aller à l'encontre d'une règle imposée, qu'il trouvait somme toute superflue ou trop abstraite. Mais il se sentait si peu à l'aise, si vulnérable, si hors de son propre "lui", que l'idée de commettre un acte un tant soit peu périlleux le terrifiait. Il préférait rester dans l'ombre, le moins actif possible, en attendant que l'horrible chenille se décidât à fixer les choses clairement. Il avait accepté de participer à ce puzzle géant et vivant simplement pour ne pas être tout seul. Il n'en voulait pas, lui, de ses souvenirs. Il voulait juste que ce soit comme avant.

– Je préfère faire comme... comme Papa dit. finit-il donc par lâcher, lançant un regard hésitant à l'adresse de Nonna.

Toujours hésitant, fuyant, Fioccolino se mit à se balancer d'un pied sur l'autre.

– Vous savez que... Que je crois... Diable, comme sa voix était juvénile ! Il ne s'y faisait pas. Je crois que nous allons revivre les moments les plus noirs. Sinon, on sera piégé dans un rêve... Piégés dans le Reflet. Je crois... enfin je ne sais pas... Mais peut-être qu'on sera obligé. Est-ce que ton moment le plus noir a commencé comme ça, Nonna ?

La bouche grimaçante d'angoisse, Flocon tourna la tête en direction du vieux barbu.

– C'est... C'est pour ça que vous avez l'air si triste ? Vous avez peur du moment noir ?

A mesure que l'effroi dessinait ses contours dans sa conscience, les battements de son coeur tambourinaient de plus en plus fort.



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MessageSujet: Re: [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] EmptyDim 16 Fév - 14:41

"Papa" s'est interposé. J'en ai fait une de ces têtes, j'm'y attendais pas ! Puis j'ai souri, malicieusement, en me disant que finalement, il était peut-être pas si nul, ce vieux. J'étais partie pour lui tenir tête et passer outre ses ordres mais Lyov prenait so parti. Et aller chercher des pommes toute seule, c'est beaucoup moins drôle...

- Bon... Ben tant pis, dis-je contrariée.

– Vous savez que... Que je crois... Je crois que nous allons revivre les moments les plus noirs. Sinon, on sera piégé dans un rêve... Piégés dans le Reflet. Je crois... enfin je ne sais pas... Mais peut-être qu'on sera obligé. Est-ce que ton moment le plus noir a commencé comme ça, Nonna ?

- Mon... moment le plus noir ?

Je ne comprenais pas ce qu'il me racontait... Mais, curieuse, je cherchais dans ma mémoire. Celle qui allait au-delà, bien plus loin, bien plus tard. J'eus un gloussement et fermais les yeux. Quand je les ouvrais, je tombais de nouveau nez à nez avec cet horripilant cadran. Sa façon de trôner au-dessus de nos têtes, comme pour me rappeler que les beaux jours... ont une fin. Je la détestais.
"04:12:42"

Je regardais mes partenaires de jeu, forcée de constater que la partie n'avancerait jamais si personne ne connaissait ni les règles... ni le but. Si je veux partir de cet endroit... je dois... Partir ?

- Hé... commençai-je. Sinon, on peut peut-être rester, non ? Vous n'aimez pas cette maison ? Hein ? Avec le temps... je suis sûre que vous ressemblerez vraiment à Papa et à Lyov !

Mes désirs égoïstes étaient en train de prendre peu à peu le dessus... Mes mots n'avaient aucun sens et je pouvais voir que mon idée ne les enchantait pas.

- Voyez, c'est un peu petit mais c'est une maisonnée adorable, non ? Haha... Vous vous y plairez, je vous assure !

Ils allaient dire non, s'opposer à mon souhait. Je pouvais le sentir. Aussitôt j'effaçais mon sourire coincé et montai d'un ton, tentant de les convaincre par tous les moyens...

- Qu'est-ce que ça peut bien faire, hein ? Si vous partez, JAMAIS vous ne serez aussi heureux que lorsque vous habitiez ici. Toute votre vie vous le regretterez !! Jamais plus vous n'aurez de famille, vous ne pourrez plus jamais vous attacher à qui que ce soit ! On vous emmènera de lieux en lieux comme une marchandise sans valeur, sans raison ni sentiments ! UN PAUVRE JOUET entre les mains d'adultes répugnants, sales, terrifiants et méchants. Jamais je n'ai voulu ça, JAMAIS, je voulais juste que... Juste que...

Mon discours s'est... retourné contre moi, brusquement. Je me suis arrêtée avant d'aller plus loin. Je reniflai.

- Je ne veux pas partir...
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MessageSujet: Re: [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] EmptyDim 23 Fév - 17:44

A ma grande surprise, les deux enfants ont plutôt bien pris ma décision, ce qui provoque un léger sourire sur ma face neutre. Je m'attend à ce qu'ils aillent jouer ailleurs, mais à la place, le garçon entame le sujet du « moment noir »...
Je l'écoute en silence, les mains dans le dos, regardant mes pieds avec un regard vide.
Mon moment le plus noir ? Est-ce que j'en ais vraiment un ? A part quelques phrases et cette fameuse pointe, je n'ai aucun souvenir d'un moment noir...
Toutefois, l'idée d'être confronté à une vérité qui m'est inconnue me fait peur, et me fait reculer inconsciemment. Je me plaque dos au mur, le front légèrement en sueur, et écoute Nonna prendre la parole.

- Sinon, on peut peut-être rester, non ? Vous n'aimez pas cette maison ? Hein ? Avec le temps... je suis sûre que vous ressemblerez vraiment à Papa et à Lyov.

Hahaha, en effet, c'est une idée, mais est-ce que c'est vraiment une sage décision ? Est-ce que c'est vraiment un bon choix que de se voiler la face ?
Aucune idée, je ne sais même pas à quel point mon avant est terrifiant, je ne sais même pas si je dois m'en méfier, je ne sais rien, juste mon prénom, cette putain de pointe et ces deux phrases...

- Voyez, c'est un peu petit mais c'est une maisonnée adorable, non ? Haha... Vous vous y plairez, je vous assure !

Tsss, comme si c'était la maison, le problème.
Je croise les bras, dans une position de défense. Je devine qu'elle commence à s'énerver, et je préfère ne rien dire pour ne pas accélérer les choses.

- Qu'est-ce que ça peut bien faire, hein ? Si vous partez, JAMAIS vous ne serez aussi heureux que lorsque vous habitiez ici. Toute votre vie vous le regretterez !! Jamais plus vous n'aurez de famille, vous ne pourrez plus jamais vous attacher à qui que ce soit ! On vous emmènera de lieux en lieux comme une marchandise sans valeur, sans raison ni sentiments ! UN PAUVRE JOUET entre les mains d'adultes répugnants, sales, terrifiants et méchants. Jamais je n'ai voulu ça, JAMAIS, je voulais juste que... Juste que...

Je frissonne, j'ai l'impression qu'elle est en train de retrouver son avant devant nous. J'ai presque l'impression qu'elle va s'évaporer devant nous.
Emmenée de lieux en lieux comme une marchandise ? C'est peut-être une ancienne orpheline, qui a connu plusieurs familles d'accueils qui se sont mal passées ?
Je me concentre sur son avant pour ne pas me concentrer sur le mien, car je sens ce dernier me guetter, dans l'ombre, prêt à me sauter dessus.
Je m'accroupis devant elle, et chuchote :

- Nonna ?

Elle commence à pleurer, feignant l’ignorance. Je lui touche le front avec mon gros doigt, et tente de lui poser une question en douceur :

- Nonna, qu'est-ce que tu voulais ? Finis ta phrase.

Voyant qu'elle ne semble pas décidé à me répondre, j'insiste en la prenant par l'épaule :

- C'est important, tu dois me répondre.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] EmptyVen 14 Mar - 19:26


Spoiler:


Fioccolino s'était figé.
Un flocon stoppé net dans son transport, le froid le givrant sur place, cloué au sol, enclavé à la réalité. On aurait pu l'asséner d'un coup de pioche dans la tronche, c'était pareil.
Rigide mais légèrement vibrant, Fiocco se tenait droit aux côtés de Nonna qui, là où lui retenait l'émotion gigantesque qui grouillait dans son intérieur, explosait de toutes parts. Une telle expression de douleur avait été inattendue, imprévisible, et d'autant plus violente. Il en avait la nausée. L'effroi et la douleur de Nonna pouvaient presque se toucher du doigt.

Mais quelque chose lui fit peur, encore plus peur. Peur à lui. Parce que lui, il n'avait pas envie de rester là. Il n'avait pas envie de vivre dans cette maison qui tranquillisait le cœur de Nonna et affolait le sien. Bird n'était pas là, et Flocon ne pouvait être tranquille lui, quand Bird n'était pas là. Personne à Espérance ne semblait prendre conscience de ça.
Fioccolino était si mortifié par les paroles de Nonna que son pouls s'accéléra lorsque le vieux monsieur l'encouragea à poursuivre son récit. Elle avait déjà exposé tant d'horreurs qu'il ne semblait pas concevable qu'elle pût en énoncer de nouvelles. Et pourtant... pourtant Fioccolino savait bien qu'elle ne disait pas tout, et que dans le silence se terraient des choses encore plus obscures. Il brusquait sa conscience afin qu'elle admît que non, ce qu'elle disait n'était que le produit d'un vaste cauchemar, que ses choses-là n'existaient pas, qu'elle en faisait trop. Oh, comme il voulait y croire ! Une partie toutefois, reculée mais téméraire, s'obstinait à lui faire penser le contraire. Alors Flocon était perdu, confus, paniqué.

La crainte finit par le submerger tout à fait, faisant perler à ses paupières de grosses gouttes salées qu'il n'avait pas invitées. Crispant ses doigts contre le pan de son tee-shirt, il s'écria d'une voix déchirée, vaguement hachée de hoquets réprimés :

– Peut-être que... Qu'elle n'a pas envie d'en dire plus ! Peut-être qu'on doit arrêter finalement, oublier le moment noir, et attendre Bird ! Hein, Nonna ? Tu as fait un cauchemar, n'est-ce pas Nonna ? En fait, tout ça c'est un rêve, et ce dont tu parles, c'est faux ! Hein, Nonna ? Parce que ça n'arrive pas, ça, ça n'arrive pas... Nonna...

Il essuya brusquement une larme avant de s'emparer de la main, légèrement tremblante, de la petite fille. Il la serra avec force. C'était bizarre. D'habitude, il s'en foutait un peu de la détresse des autres.
Il regarda Julien. Il eut envie de se projeter contre lui. Il ne le fit pas.


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MessageSujet: Re: [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] [Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien] EmptyMar 6 Mai - 15:52

Spoiler:

Je ne veux pas partir. Jamais.

Si c'était possible, oui, si tout avait été à refaire, si les histoires qu'on raconte sur le voyage dans le temps devenaient réalité... Tant de "si" mais si peu de temps.
Combien de fois avais-je rêvé, seule, accroupie dans un coin, de revoir ce lieu si chaleureux, cette maisonnée, ma maison, mon foyer.

Je tremble de ton mon être en voyant des images se succéder de manière terrifiante. Vite, toujours plus vite, j'ai à peine le temps de les déchiffrer mais je sens l'horreur et la torpeur qu'elles dégagent.

- Nonna, qu'est-ce que tu voulais ? Finis ta phrase. C'est important, tu dois me répondre.

C'est plus facile à dire qu'à faire, ma tête est un tel capharnaüm que je ne m'y retrouve moi-même plus dans mes pensées. C'était comme si tout fuyait, sans que je puisse avoir le temps d'attraper une seule idée au vol.

J'entendais le jeune garçon tout proche qui sanglotait lui aussi, ou peut-être qui s'efforçait de ne pas le faire. Je n'arrivais plus à faire la différence entre la réalité et mon imaginaire, mais j'entendis ceci de manière très claire :
- Peut-être que... Qu'elle n'a pas envie d'en dire plus ! Peut-être qu'on doit arrêter finalement, oublier le moment noir, et attendre Bird ! Hein, Nonna ? Tu as fait un cauchemar, n'est-ce pas Nonna ? En fait, tout ça c'est un rêve, et ce dont tu parles, c'est faux ! Hein, Nonna ? Parce que ça n'arrive pas, ça, ça n'arrive pas... Nonna...

Il prit ma main, je mis quelques instants à m'en rendre compte, à sentir la pression sur mes doigts gelés. Instinctivement, je fixai cette main qui était venue rejoindre la mienne en entendant résonner les mots du jeune garçon...
Ça n'existe pas... Ce genre de choses... Nonna...

- Ça... n'existe pas ? murmurai-je. Un rêve..?

Un cauchemar oui. Une illusion terrible qui pourrait être réelle si seulement on voulait y croire. Ou bien, l'inverse ? C'est une réalité qui tombe dans l'oubli si on décide de la nier.

- Non je crois que c'est pour de vrai, tout ça, ce n'est pas qu'un simple rêve.

Je lâche la main de Fiocco, me rappelant alors à quel point le contact avec les autres me dérange, pire : il me terrifie. Et je fixe l'enfant dans les yeux.

- Ces choses arrivent, à moi et à d'autres, je n'étais pas seule... mais nous l'étions tous, intérieurement, nous savions que nous étions seuls.

Mon regard passe sur le cadran et je remarque que le compte à rebours s'est accéléré, maintenant le temps s'enfuit lui aussi.
03:02:02

- Une heure est déjà passée...

Je regarde le vieil homme du haut de mes six années, en mettant de l'ordre dans ma tête je sais que je peux trouver la réponse, et souriante, je déclare :
- Je voulais que Papa et Lyov vivent heureux pour toujours.
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[Event Absolem] De retour dans la maison du cordonnier [Fioccolino et Julien]

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